Avec ce troisième tome, The Arms Peddler s'impose comme une œuvre incontournable dans le paysage des mangas français. L'impression d'« histoire à sketches » laissée par le premier tome s'est désormais dissipée au profit d'une intrigue principale (la fuite de Garami, Sona et Airi) où la personnalité des personnages est étoffée, leurs liens solidifiés (une étrange relation maternelle se noue entre la colporteuse et le jeune garçon), le background développé et où de nouveaux mystères sont soulevés (concernant, notamment, le passé de Garami). L'aspect fantastique est de plus en plus présent, ainsi que les retournements de situation inattendus.
La série poursuit donc sa fuite en avant à la suite d'une escale dans le repaire de la Guilde, qui nous donne l'occasion d'en apprendre un peu plus sur les marchands d'armes tout en nous permettant de souffler. On saisit bien l'intention de l'auteur, décidé à imposer un univers cohérent et ses personnages récurrents, plutôt que de se contenter d'une accumulation de scènes d'action et d'apartés coquins en jouant sur la « sensualité virile » de son héroïne. Et ça fonctionne du feu de Dieu : on veut connaître la suite.
Alors certes, le manga n'est pas exempt de défaut : on a parfois l'impression que Night Owl, sans doute pressé par le temps, n'apporte pas toujours le même soin à ses dessins, généralement très précis et sophistiqués, et certains passages semblent un peu bâclés graphiquement. En outre, au titre des inspirations, nous avions déjà relevé Dune et Lovecraft, et vous ressentirez ici une forte impression de déjà vu si vous connaissez Vampire Hunter D. Mais qu'importe : The Arms Peddler s'apprécie comme une œuvre à part entière.
Florent M. 26/06/2012
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