Absolution s'inscrit dans la tradition des comics de « super-héros devenus méchants », quasiment un genre à part entière depuis le travail effectué par Mark Waid ( Irrécupérable) ou Mark Millar ( Nemesis) sur le sujet. Toutefois, ici, il ne s'agit pas exactement d'un super-héros ayant changé de camp, mais plutôt d'un justicier ayant franchi le pas là où des personnages comme Batman ou Daredevil ont résisté à la tentation. En bref : le super-héros John Dusk, après avoir laissé mourir un suspect, en éprouve une certaine satisfaction et décide d'entamer une carrière de vigilante en exécutant des criminels sexuels et autres psychopathes.
Sur un thème maintes fois exploité, Absolution peine à se démarquer, la faute à un discours flirtant avec la démagogie (les victimes de John Dusk sont pour la plupart d'horribles criminels récidivistes laissés en paix par la justice) et à un dessin particulièrement médiocre (comportant de nombreuses erreurs de proportions). On est loin de la subtilité de Mandroïd, sur le même sujet, dans un comic-book pourtant peu enclin à cette qualité ( Judge Dredd). Les états d'âme du « héros » sont attendus, téléphonés, même s'ils sont bien traités. L'histoire d' Absolution n'est pas mauvaise en soi mais elle arrive un peu tard, et d'autres l'ont traitée avant, avec plus de retenue et de sobriété. La narration et le traitement psychologique sont donc maîtrisés, mais on a déjà vu cela ailleurs, et en mieux.
Florent M. 26/05/2012
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