Dark Dan, un capitaine pirate, aborde avec son équipage, une île inconnue pour y chercher un trésor. Avec Howie, son second, il entre dans un gigantesque et mystérieux bâtiment qui... disparait !
Le tome 2, dans un long flashback, revient sur les origines de cette situation. Dark Dan passe un marché avec un étrange aristocrate qui semble posséder, dans sa bibliothèque, tout le savoir du monde. Dark veut racheter sa liberté. Il est en fuite depuis qu'il a été condamné à mort. Il voudrait pouvoir, la vieillesse venant, passer à une existence plus paisible. La carte qu'il reçoit, en échange de quelques gouttes de son sang, est couverte de signes incompréhensibles.
De retour sur son bateau, il cherche Bonnie et Howie, ses compagnons. Ceux-ci sont retenus prisonniers au fond de la cale et Slim-le-borgne le capture. Bonnie, parvient à se libérer, Howie casse la poutre qui le retenait et fonce dans le tas. Après un combat sans merci, Dan et ses compagnons redeviennent maîtres de leur navire. C'est alors qu'ils abordent cette fameuse île.
Bonnie, avec quelques matelots, en a assez d'attendre le retour des deux disparus. Elle s'enfonce, à son tour dans la jungle et découvre une porte monumentale qui ouvre sur un étrange univers.
Dan et Howie, quant à eux, sont confrontés à une étrange rencontre.
Les pirates, corsaires et autres flibustiers sont devenus « très tendance » chez les scénaristes de BD. Nombre d'entre eux reviennent sur ce thème en proposant, cependant, des variations étonnantes. Éric Corbeyran s'inscrit dans ce mouvement. Mais, s'il cède aux poncifs du genre avec combats, cadres et décors appropriés, se référant, par exemple, à l'Île de la Tortue, il introduit nombre d'éléments extérieurs à ce type de récits avec, en particulier, une large part de fantastique. Si ce dernier était déjà perceptible dans le premier tome, il occupe une place importante dans le second, s'intégrant dans l'intrigue comme un élément de roman d'aventures.
Le scénariste impulse à son histoire tout le dynamisme du récit de pirates, multipliant les actions et les coups de théâtre. Les rebondissements sont, pour le moins, singuliers, mis en musique par une galerie de personnages insolites. Si le capitaine pirate est déjà d'un genre inhabituel, le reste des intervenants qui l'entoure ne détonne pas.
Brice Bingono assure un dessin tonique, entre réalisme et imaginaire, proposant une vision de l'univers des flibustiers entre véracité et idéalisation. Il dresse une galerie de portraits d'une grande pertinence, relayant, avec adresse, les sentiments des personnages, des sentiments qui ne sont pas introspectifs, mais plutôt des expressions de lutte, de colère, de surprise, de peur.
Pavillon Noir est une nouvelle série menée avec brio par un maître dans l'art du conteur !
Serge Perraud
nooSFere
21/08/2012
| 
