Au cœur d'une tempête, un bateau largue une cargaison de futs dangereux, que d'étranges créatures récupèrent au fond.
Quelques millénaires plus tard, la tribu a élu domicile au pied des montagnes de Cuba. Celui-qui-sait, le Vieux, a décidé de se rendre à Santiag, la ville des dieux pour leur demander ce qu'il convient de faire pour que le gibier revienne. Il annonce, qu'à son retour, l'Enfant noir, la cause des malheurs de la tribu, sera tué.
Mais le Vieux ne revient pas et l'Enfant noir, s'étant introduit dans la hutte de Celui-qui-sait, s'équipe pour retrouver les dieux. Au sommet enneigé, il découvre un univers nouveau et le cadavre du sorcier. Il s'approprie ses connaissances en mangeant sa cervelle et pense être adoubé par les divinités quand il est accueilli par une image virtuelle déclenchée par son entrée dans les ruines d'un centre commercial.
Fort de ces certitudes, il part à la recherche de la tribu, mais celle-ci a fui un incendie. L'Enfant noir apprivoise un ours, qui s'attache à lui et découvre peu à peu...
Stefan Wul, en onze romans écrits entre 1956 et 1959 a révolutionné le genre Anticipation signant surtout des space-opera et des récits post-apocalyptiques. Niourk est son livre le plus réédité depuis 1957.
Cette quête d'un jeune réprouvé dans un monde nouveau où ne subsistent que quelques hordes d'humains au fond de vallée dont la nature est révélée peu à peu, forme un récit passionnant et d'une grande profondeur par les idées véhiculées : la différence et l'exclusion, les recherches sans garde-fous... Il est à classer, également, dans les livres d'apprentissage, les romans initiatiques avec le parcours de l'Enfant noir.
Olivier Vatine pensait, depuis de très nombreuses années, à une adaptation de ce livre qui a enchanté sa jeunesse. Il s'est attaché à en faire une transposition fidèle, remplaçant par l'illustration, les images prodigieuses que Stefan Wul a intégrées dans ses descriptions. Il réalise une mise en scène et une mise en page remarquables. La précision, la concision et la beauté de la planche 5 suffit à s'en convaincre.
La présentation de l'album avec des bords « râpés », « froissés » rappelle l'usure des livres de la collection « Anticipation » que l'on retrouve aujourd'hui après avoir subi les outrages du temps.
Un premier album réussi qui fait pronostiquer une série d'exception.
Serge Perraud nooSFere 26/10/2012
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