Cyann Olsimar a reçu, de son seigneur de père, la direction de la première expédition vers la planète Ilo. Lors de l'atterrissage, le vaisseau se disloque. C'est le début d'un long périple intersidéral pour la belle et impertinente princesse.
Après des aventures épiques sur Ilo, sur Aldaal, sur Marcade, sur Ohl, elle embarque dans une navette de l'Entretemps et depuis accompagne les deux pilotes, Jipé et Pitaine, et leur drôle d'animal, le Wékan.
Sur Fulguru, où les pilotes font le plein de moisissures rares, le commando envoyé par Nacara abat Eni Bolgomme, l'ennemi cosmique n°1 qui se cachait. Mais, Jipé est tué. Pitaine, sans le moindre chagrin pour son compagnon, embarque Cyann et court se régénérer. Une nouvelle entité émerge qui propose à Cyann de la ramener où elle veut, l'Entretemps en ayant assez fait pour elle. La princesse décide de retourner sur Ilo, pour sauver Azurée, sa sœur, qu'elle a dû abandonner. Sur place, Cyann va de mauvaises surprises en mauvaises surprises...
Les auteurs continuent de faire voyager leur belle héroïne, découvrir d'autres mondes et d'autres types de sociétés. Ils utilisent toute la panoplie qu'offrent les voyages spatiotemporels, les décalages d'époque, les distorsions du temps, les transferts par des portes temporelles ouvrant sur de nouveaux univers... Ils développent, ainsi, une intrigue sur plusieurs plans, jouant avec le passé, le futur, le Grand Orbe, sorte d'entité métaphysique qui, avec l'Entretemps, permet tous les déplacements. Mais, la partie sciencefictionesque se conjugue avec des épisodes politiques, des complots, des traitrises. Les scénaristes se plaisent à donner, à leurs personnages, nombre de facettes, nombre de comportements. Peu, en réalité, sont ce qu'ils paraissent être.
Le personnage de Cyann est particulièrement riche et structuré avec une plastique mise en valeur par l'art qu'ont les natives d'Ohl pour nouer des foulards.
Si le scénario est construit à quatre mains, le dessin et la mise en couleurs sont l'œuvre de François Bourgeon. Sa mise en images, sa mise en page, le travail sur l'expression de ses personnages, l'inventivité des décors font merveille. Les plans, les ombres, les angles de vue sont travaillés avec minutie. Les vignettes s'enchaînent avec naturel, le récit se déroule sans rupture. On se laisse emporter par le récit, son inventivité, la richesse de l'intrigue, même si parfois, il faut revenir pour reprendre un point évoqué précédemment.
Le Cycle de Cyann est une remarquable série, conduite par un duo d'auteurs inventifs qui signent, avec Les Couloirs de l'Entretemps, l'antépénultième album.
Serge Perraud nooSFere 28/11/2012
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