Hariti a tué Faro. Mais le coeur de celui-ci va revivre en Assia, jusqu'à ce que le dieu Obatala se fâche et détruise sa création...
L'imagerie africaine déployée par Nicolas Ryser continue d'être saisissante. Tout l'album ressemble à un spectacle où danses et mythes se mêlent, où grotesque et divin se côtoient, avec l'omniprésence de la représentation de la fécondité. C'est visuellement splendide, témoignant d'un talent hors du commun.
En revanche, après mon enthousiasme initial (voir critique du premier tome), j'avoue ne plus être très sensible au scénario. Si la quête désespérée de la reine Hariti était un point de départ passionnant, le développement m'a ensuite paru inutilement long, sans réelle progression dramatique. A la manière de certains spectacles, on admire le décor, les danses et les couleurs, sans avoir besoin de suivre l'histoire, et si Hariti reçoit son châtiment pour avoir osé braver les lois de la Nature, c'est un peu avec indifférence qu'on y assiste. Peut-être en raison d'une dimension cauchemardesque très affirmée, le drame paraît déshumanisé, le conte fantastique perd son charme et son universalité.
Néanmoins, le dessin vaut vraiment le détour, et nombre de lecteurs seront sans doute séduits, au contraire de moi, par cette fantasy africaine indéniablement originale aussi bien dans son propos que dans sa mise en scène.
Pascal Patoz nooSFere 01/11/2004
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