On n'y échappe pas. Dans la lignée de l'enfance des héros — après entre autres le succès du Petit Spirou — , voici le Petit Lanfeust, autrement appelé les Gnomes de Troy. Particulièrement déluré, Lanfeust enfant y apparaît comme légèrement obsédé par la culotte de ses petites camarades — ainsi que par les poils des plus grandes. Le niveau de la plupart des gags se situe au-dessous de la ceinture, ne s'adressant manifestement pas au lecteur raffiné et délicat.
Néanmoins, l'album ne manque pas d'atout. On y retrouve avec plaisir l'univers et le bestiaire de Troy, l'humour iconoclaste d'Arleston, le dessin vif de Tarquin qui s'est amusé à le simplifier pour l'adapter au lectorat enfantin... et certains gags sont finalement assez drôles.
Un peu plus de légèreté aurait donc pu conduire à un album chaudement recommandable. Ici, on imagine mal les parents ne pas faire la grimace devant ne serait-ce que le dessin situé en page 1, où l'on voit un homme ligoté sur une pierre, une épée dans le cul, épée que Lanfeust s'apprête à retirer en une triste parodie de la légende d'Excalibur.
Un peu cru pour les jeunes enfants — ou tout au moins pour l'image que leurs parents en ont — , trop simplet pour satisfaire réellement les adultes — qui y jetteront cependant un coup d'oeil amusé — , il ne reste guère que les adolescents qui y trouveront peut-être leur compte.
Pascal Patoz nooSFere
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