Au fil des albums, Arthur inspire des sentiments mitigés, mais plutôt négatifs.
On est en effet plutôt séduit par le projet de rendre le cycle arthurien plus conforme à ses origines celtiques. Les temps barbares sont ainsi rendus avec un grand réalisme, ce qui est sans doute l'aspect le plus intéressant de l'album.
La magie, discrète dans l'album précédent, est ici beaucoup plus présente, sous l'impulsion de Myrddin (Merlin) bien sûr, mais aussi celle de Gwenhwyfar (Guenièvre), princesse picte qui deviendra l'épouse d'Arthur. Mais cette magie va surtout servir à des épreuves qu'on pourra trouver assez absurdes. Passons sur la façon dont Gwenhwyfar se présente à Arthur : nous apprendrons au passage que la femme désire la souveraineté plus que tout au monde ( ?). On aura en revanche du mal à croire à l'épreuve qu'Arthur impose à Gwalchmei, d'autant que la valeur symbolique en demeure obscure. On pourrait sans doute l'accepter dans le cadre d'un récit mythique, mais comme les auteurs ont choisi au contraire une représentation très réaliste, cela entraîne un contraste difficile à admettre.
De plus, si l'aspect historique est bien rendu, l'enchaînement de scènes un peu décousues ne permet pas de ressentir le souffle de l'épopée. Le personnage d'Arthur demeure d'ailleurs assez désagréable : il n'est un petit chef de guerre coléreux, batailleur et souvent stupide. Après trois albums, il ne semble toujours pas en voie de devenir le grand roi que l'on connaît, et l'intrigue semble donc piétiner un peu.
Le dessin est plaisant, mais il garde une certaine raideur qui rend l'illustration un peu plate et statique, d'autant plus que les couleurs sont souvent assez ternes.
Cette série s'adresse donc surtout aux passionnés de la légende arthurienne.
Pascal Patoz Faeries n°4 01/05/2001
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