Inutile de résumer dans le détail une intrigue assez foisonnante. Pour faire court, l'amiral Wallace, commandant d'une flotte spatiale, a été projeté sur un monde primitif où de violents affrontements font rage entre différentes espèces. Diverses créatures fantastiques parcourent cette planète où les dangers sont nombreux. Mais nous rencontrerons aussi le cyborg Javah, qui pleure des larmes de sang sur son inhumanité, l'esprit de la planète Mantress, qui serait à l'origine de toute vie et qui peut s'exprimer à travers une étrange pierre, et beaucoup d'autres personnages tout aussi singuliers.
Cette série est la meilleure illustration possible des space opera exotiques et trépidants qui ont enthousiasmé – et enthousiasment encore – plus d'un lecteur. On pense notamment aux cycles d'Edgar Rice Burroughs, souvent à la limite de la fantasy comme l'est cette série, ou aux romans de Vance, à commencer par le Cycle de Tschaï, dont l'adaptation récente en bande dessinée chez Delcourt est hélas fort terne. Rien de terne ici. Les péripéties sont innombrables, au risque même de perdre le lecteur inattentif, car les auteurs se sont amusés à nous transporter d'un lieu à l'autre, d'un temps à l'autre, sans nous laisser souffler. Le récit est dense, enlevé, malin, bondissant, et nous ne pouvons que nous abandonner à ce tourbillon d'aventures joyeuses et plus que mouvementées.
Le dessin dynamique de Fred Burton est également très agréable. Fourmillant de détails, il fait aussi référence aux grands du space opera, de Mézières – Miss Strain ressemble comme une sœur à Laureline – à Moebius.
Bref, ce Coleman Wallace nous convie à un super space opera dans le sens le plus coloré du terme. Tonique et rafraîchissant !
Pascal Patoz nooSFere 17/06/2001
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