Avec l'aide de Gérard de Nerval qu'elle tient sous son emprise, Aurélia, « lamia » immortelle et démoniaque, tente de retrouver le bijou qui lui permettra de rompre le « pacte » et d'ouvrir une porte vers le monde des ombres. Sa sœur Norodna tente de l'en empêcher. Pendant ce temps, le colonel d'Herlon et Alexandre Dumas s'impliquent en parallèle dans la révolution de juillet 1830 et dans cette lutte souterraine qui oppose les deux sœurs vampiriques...
Dans cette trilogie, désormais achevée, Pécau a montré une remarquable habileté à mélanger réalité et fiction. Son scénario, dense et tourmenté, se montre digne de Dumas lorsque celui-ci affirmait que l'on pouvait violer l'Histoire... à condition de lui faire de beaux enfants ! La politique et le fantastique y sont étroitement mêlés, au point que les personnages semblent ne mener qu'un seul combat, celui pour la liberté. Le résultat est séduisant, d'un impeccable classicisme, entre aventures historiques, littérature romantique et fantastique gothique.
Le trait de Damien s'est beaucoup assoupli et affiné au fil des trois albums, perdant la légère rigidité du début. Les personnages sont plus expressifs et ont davantage de présence. Enfin, les ombres sont mieux maîtrisées et apportent une intensité dramatique supplémentaire au récit.
Véritable fresque historico-fantastique à l'atmosphère sombre et troublée, Les Fées noires ne peut qu'être chaudement recommandée aux amateurs de fantastique littéraire, en particulier celui du XIXème siècle.
Pascal Patoz nooSFere 28/09/2001
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