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Album
Le Sang de Saint-Bothrace
Série : L'Impératrice rouge    tome 1  Album suivant

Scénario : Jean DUFAUX
Dessins : Philippe ADAMOV

Glénat , 1999
 
Cartonné
48  pages  Couleurs
 
Critiques
     Avec ce premier tome de L'Impératrice rouge, nous entrons en plein dans le domaine des albums-événement, dans la sphère des grosses, très grosses sorties de la rentrée. Pensez donc, rien qu'avec en tête d'affiche l'association Adamov/ Dufaux, d'un côté le créateur de Dayak (une superbe trilogie SF), dessinateur des Eaux de Mortelune ou encore du Vent des dieux, de l'autre un maître du scénario ayant à son actif une kyrielle de séries remarquables (La Complainte des landes perdues , Rapaces, Jessica Blandy, Les Enfants de la salamandre, etc.), il y a là de quoi attirer un peu plus que l'attention de n'importe quel amateur de BD, aussi bouché soit-il...
     « Laissez-moi vous raconter une histoire... chargée de poisons, de soieries, de senteurs. Une histoire qui parle de ma maîtresse au corps nu, au coeur froid.  » Nous voilà plongé dans ce futur d'une Russie redevenue tsariste, un univers dévoré de violence où les archaïsmes culturels et architecturaux côtoient les reliquats d'une technologie de pointe rare et convoitée. Le ton est donné d'emblée : ici règnent la corruption, la cruauté et la barbarie, les jeux de pouvoir dans une cour impériale aux moeurs dissolues. Bref, on ne rigole pas tous les jours au pays de l'Impératrice Rouge. Quant à Catherine, l'impératrice en question, elle n'est qu'une étrangère, une pièce rapportée sur l'échiquier du pouvoir. Rongée d'orgueil et dépravée, elle ne peut accepter de partager son trône. Il lui faut détruire Pierre, son Empereur de mari monomaniaque, un homme qui, naturellement, n'a plus grand chose à apprendre dans le domaine des mascarades politiques et mortelles. Le bras de fer commence, un combat sanglant qui impliquera chaque détenteur d'une parcelle de pouvoir, des tout-puissants représentants de l'Eglise orthodoxe aux barons maîtres de guerre... Non, décidément, on ne rigole pas tous les jours au pays de l'Impératrice Rouge.
     Ici, pas de doute, c'est du cinémascope, de la grosse production avec moult seconds rôles, des figurants en pagaille, des intrigues croisées, des tripes et du sexe à gogo ! Dufaux n'y va pas avec le dos de la cuillère, et même si c'est parfois un peu foutoir et que ça fleure ça et là le cliché et la grosse ficelle, on est bien vite totalement immergé dans cet univers à mi chemin entre Docteur Jivago et du Cimino genre L'Année du dragon, le tout mâtiné d'une sauce SF post-apo (vous imaginez le mélange ?). Bref, ça fonctionne et pas qu'un peu !
     Quant à Adamov, on connaît son souci du détail exceptionnel, sa maîtrise des décors, des architectures démentielles, son aisance à représenter les foules, ses couleurs bien à lui. Le bougre est en forme : l'univers qu'il nous révèle, tout en étant très fortement référentiel, est d'un dépaysement total. Du grand art, quoi.
     L'Impératrice Rouge est un premier album touffu, très touffu même, peut-être un peu trop. Mais qui s'en plaindra ? Ça nous change en tous les cas de ces premiers de séries qui se résument trop souvent à des volumes de mises en place, d'exposition. Ici on entre de plein pied dans le vif du sujet, et on attend la suite avec grande impatience. Une démonstration d'efficacité qui ne surprend guère de la part d'auteurs aussi confirmés que Dufaux et Adamov mais qui fait néanmoins bien plaisir.

Org          
Bifrost n°15          
01/09/1999          


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