Irlande, 1801. Deux hommes découvrent et pillent un cairn qui disparaît peu après. Paris, 1923. Refusant de satisfaire les caprices de certains clients, Emilie est renvoyée du cabaret où elle danse... Seule et désargentée, elle désespère lorsqu'un héritage providentiel lui tombe dessus : un manoir irlandais l'attend depuis 1808... Mais le notaire n'est qu'un acteur et divers personnages étranges surveillent Emilie...
L'élégance et la précision du graphisme de Florence Magnin sont bien connus des amateurs de fantasy, à travers les nombreuses illustrations de couvertures qu'elle a réalisées pour la plupart des éditeurs du genre. Que cet album confirme son talent d'illustratrice n'est donc pas une surprise. En revanche, après deux séries scénarisées par Rodolphe (L'Autre monde, Mary la noire), c'est la première fois que Magnin s'essaye au scénario. Si l'intrigue demeure assez conventionnelle, la narration est immédiatement agréable, car l'auteur prend le temps de planter le décor, de brosser le portrait de son héroïne, de développer le mystère sans pour l'instant dévoiler les enjeux de la partie... On soupçonne l'existence d'un deuxième monde – surtout après le rêve d'Emilie où faunes, elfes et autres créatures dansent autour d'un feu – , mais il faudra attendre le deuxième tome pour en savoir plus.
Ce récit d'un grand classicisme, servi par un dessin gracieux et une jolie mise en page, installe ainsi une ambiance suffisamment séduisante pour que l'on espère la suite. Avec peut-être un peu plus d'audace ?
Pascal Patoz Faeries n°7 01/05/2002
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