50 degrés à l'ombre... Mais y'a pas d'ombre !... Une des dernières régions du continent qui reste partiellement inexplorée... Une frontière... Les quelques pionniers qui y ont tenté leur chance racontent que l'unique point d'eau est situé à 300 bornes, plein ouest, dans une oasis géante où l'on ne peut pénétrer qu'à pied, droit dans ses bottes !

     Et quand on en ressort, si jamais on en ressort, c'est pour retrouver son véhicule broyé par je ne sais quelle erreur de la nature... Alors, il n'y a plus qu'à courir, en économisant son souffle et sa salive...

     « Comprenez que j'vous donne pas les points de fidélité : les clients ne reviennent jamais... »

     Bothrops, rival mais néanmoins ami de Mâchefer, veut récupérer un conteneur bourré d'armes sophistiquées. Pour cela, il faut traverser le terrible Désert des Carcasses, se cacher de la horde sauvage conduite par le marshall Gibson et affronter une armada de terribles robots livrés à eux-mêmes.

     Gros bras, gros flingues, grosses cylindrées : le scénario ne fait pas dans la finesse mais dans l'efficacité, privilégiant action et vitesse, comme en témoigne entre autres les trois premières planches, dépourvues du moindre texte.

     Les personnages sont sympathiques, bien typés — stéréotypés même — , l'imagerie western est pleinement assumée et l'ensemble ne manque décidément pas de punch. Il faut dire que le graphisme de Vastra a « de la gueule » et que le dessinateur prend un plaisir évident a mettre en scène d'impressionnants engins motorisés et de non moins impressionnantes brutes.

     Décor madmaxien, dynamisme, humour, clins d'œil — à l'Atlantide de Disney par exemple — , inutile d'y chercher autre chose... mais dans la catégorie « pur divertissement », Mâchefer est une jolie réussite.