Borsalino vissé sur le crâne, cigarette au bec, Rex Raw, fils de Raw, est parti se tailler un nouvel imper pour l'hiver dans un « Trenchcoatausaure ». C'est en rentrant chez lui que tout bascule... En traversant le ghetto de Migoutown : il assiste à l'embarquement par les hommes du lieutenant Kostaar du cadavre d'un Migou — version préhistorique d'un abominable homme des neiges venu à la ville pour échapper sans succès à sa miséreuse condition — mort d'une overdose, un de plus. C'en est trop pour le premier détective privé de l'Histoire qui décide de mener sa propre enquête sur le réseau mafieux qui se cache derrière toute cette histoire et qui bénéficie de la protection du lieutenant véreux...
Aucun doute, Foerster est un grand spécialiste du polar et la transposition de tous les clichés du genre au paléolithique transforme l'ambiance noire habituelle à ce type d'œuvre en un excellent délire humoristique. Outre les stéréotypes évoqués ci-dessus, il faudra plusieurs lectures pour dénicher tous les clins d'oeils, jeu de mots et autres allusions qui émaillent l'album, cachés dans les dialogues ou dans le coin d'une case (certains de ces calembours seront d'autant plus difficiles à repérer qu'ils se dissimulent dans des bulles à la police parfois un peu tassée et chétive.)
Comme dans tout bon polar, les ambiances sont pluvieuses, la secrétaire est une superbe créature, une femme fatale très dénudée, ça cogne et ça saigne ! L'humour est décalé et irrévérencieux, les personnages caricaturaux sont expressifs à souhait grâce à un dessin très efficace.
Ce moment de franche rigolade teinté d'absurde — dans la lignée de la collection — vient transformer l'essai réalisé par le premier opus de la série.
Fabrice Fauconnier nooSFere 10/02/2003
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