La lecture du premier tome laissait une impression mitigée (voir critique de La Pierre blanche) : malgré un côté ludique, la dimension satirique n'était pas suffisante pour torpiller le récit de chevalerie et hisser la série au niveau de Garulfo par exemple. Cette fois, le deuxième volume démarre plutôt bien : privé de la parole — c'est le prix de l'un de ses souhaits — Alzéor ne peut empêcher la situation de se dégrader rapidement. Entre sa princesse plongée dans ses livres sur la psychologie du couple, des animaux parlants faisant le commerce de miracles, diverses métamorphoses, un bourreau-psychiatre et un prince anglais sanguinaire, Alzéor aura fort à faire avant d'espérer mener une vie un tant soit peu normale.
Ce vent de folie qui souffle un peu plus fort est évidemment le bienvenu après un premier volume assez sage. Il faudrait sans doute qu'il prenne encore de l'ampleur, que les embrouilles se multiplient et que le rythme s'accélère, mais l'album est déjà beaucoup plus convaincant, même si certains gags manquent de finesse — en particulier l'histoire des ceintures de chasteté, vraiment éculée et particulièrement poussive, mais qui fait pourtant l'objet de plaisanteries récurrentes dans Le Prince rouge comme dans La Pierre blanche.
Toujours sympathique, cette série semble vouloir se bonifier. Si les auteurs parviennent à développer encore les dimensions pathétique et comique de leur personnage, les albums suivants pourraient cette fois devenir vraiment attrayants.
Pascal Patoz nooSFere 15/03/2003
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