Ian — pour « Intelligence Artificielle Neuromécanique » — est non seulement un fabuleux androïde que l'on ne peut distinguer d'un véritable humain, mais aussi une intelligence artificielle de pointe, capable d'apprendre, de prendre des décisions et — qui sait — peut-être même de ressentir des émotions. Pour sa première mission sur le terrain, il est affecté à une équipe des SRS — Special Rescue Section — qui doit aller secourir un bathyscaphe russe, coincé au fond après avoir été heurté par une baleine. Il intègre ainsi une bande de durs-à-cuire pas vraiment enthousiastes à l'idée de mener une mission aussi dangereuse avec une machine dont ils se méfient. Et encore... s'ils savaient que l'androïde est parfois affecté de crises d'hallucinations inexpliquées et que la cargaison du bathyscaphe est convoitée par des pirates prêts à tout pour la récupérer...
Cette nouvelle série s'annonce comme un thriller d'anticipation de bonne facture, tant sur le plan du scénario que du dessin, tous deux solides et bien carrés. Reste à savoir s'il sera seulement efficace ou s'il créera la surprise. Pour l'instant, le traitement du sujet reste assez conventionnel. C'est l'un des problèmes du thème de l'IA : si l'androïde est trop parfait, comment le distinguer d'un homme un peu plus costaud que la moyenne ? A part une certaine « innocence », Ian ne se différencie guère de ses collègues. Comment traduire une certaine « différence » dans les schémas mentaux ? Voilà une approche qui pourrait être intéressante, mais que les auteurs n'ont pas choisie, préférant insister sur le « racisme » dont l'androïde semble un temps faire l'objet... Du coup, plutôt que de centrer la réflexion sur la problématique de l'IA, Meyer et Vehlmann ont développé l'ambiance politico-futuriste et l'action. C'est mené tambour battant et on ne s'ennuie pas une seconde, même si au bout du compte le récit est assez prévisible. A part les « crises » de Ian, dont la nature ne nous est pas encore révélée, l'intrigue est quasiment bouclée dans ce seul album qui peut donc à la rigueur se lire indépendamment des suites à venir, ce qui est assez agréable.
Pascal Patoz nooSFere 15/07/2003
IAN, fleuron des recherches en cybernétique, rejoint une unité d'élite chargée de sauver l'équipage d'un bathyscaphe en perdition et se trouve confronté à la méfiance, voire l'hostilité de ses « collègues »... Un robot qui se comporte comme un être humain peut-il être considéré comme tel ? Eprouve-t-il des sentiments ? Pouf pouf, voilà une vieille antienne de la SF. Mais le récit du sauvetage est haletant. Alors... (Note : ahouaip i plutobueno...)
Philippe Heurtel Bifrost n°32 01/10/2003 Mise en ligne le 01/12/2005
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