Matthias « le sec » a usurpé le titre de Duc de Halsbourg en massacrant sa famille. Mais l'héritier légitime — un nouveau-né évidemment doté d'une marque de naissance bien reconnaissable — a été sauvé par sa nourrice avant d'être recueilli par un meneur de loups solitaire qui va l'élever... Voilà une entrée en matière des plus conventionnelles ! Swolfs ne cherche décidément à éviter aucun des clichés des genres qu'il aborde, qu'il s'agisse du western, du fantastique ou, ici, de la fantasy. Au contraire, il les revendique et les aborde de front — même dans le titre de la série — car l'intérêt est ailleurs, notamment dans la façon de raconter, dans les intrigues accessoires ou dans les personnages secondaires.
L'entreprise est louable, mais malgré la qualité du dessin, toujours impeccable même si l'imagerie mise en œuvre n'est pas très originale, l'histoire contée dans ce première album ronronne un peu trop gentiment pour véritablement séduire. Swolfs n'apporte pour l'instant pas grand chose de neuf à ces poncifs qu'il semble traiter sans le moindre recul. On peut espérer que les volumes suivants apportent davantage, notamment grâce au grand méchant Milos Shaggan qui détient un savoir sulfureux depuis qu'il a dérobé les ouvrages interdits d'un monastère. En attendant, le métier de l'auteur fait de L'Enfant loup un ouvrage plaisant et agréable à l'œil, mais qui manque de surprise et de souffle.
Pascal Patoz nooSFere 01/07/2003
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