Paris, 1895. Un train est attaqué en pleine gare Montparnasse et une précieuse valise est soustraite à la surveillance d'agents américains. Etats-Unis, 1901. Plusieurs hommes de la « bonne société » commettent des crimes qui ne leur ressemblent pas avant de se suicider. Sur leurs corps apparaît fugitivement d'une marque ésotérique inconnue. Le point commun de ces morts semble être leur appartenance à une société secrète... Désirant découvrir ce que cela cache, un nommé Clayton décide de réunir à nouveau une équipe spéciale autrefois désignée par le nom de code W.E.S.T. (Weird Enforcement Special Team)...
Voilà un début prometteur pour cette nouvelle série de Xavier Dorison (Le Troisième testament, Prophet, Sanctuaire).. Le récit est dense et immédiatement intrigant : à l'évidence, les différents protagonistes ont tous un lourd passé en commun mais nous ne le découvrirons sans doute que plus tard. Malgré le décor, la présence d'agents spéciaux et le nom de la série, l'ambiance est tout à fait différente de celle des Mystères de l'Ouest : l'intrigue relève plus du fantastique que de la SF steampunk et surtout son atmosphère est plus sombre, plus oppressante... Evidemment les ficelles sont un peu voyantes : il n'est pas très difficile d'accrocher le lecteur avec ces mystérieux personnages de mercenaires / agents secrets, ni de l'intriguer en lui donnant si peu d'éléments qu'il lui est impossible de juger de l'intérêt final du scénario. Mais qu'importe, la lecture est agréable à défaut d'être véritablement surprenante et cette série a tous les atouts nécessaires pour connaître le succès.
Le dessin de Rossi est impeccable, mais presque trop sage, un rien austère, bien moins vivant que dans Tirésias par exemple. Son classicisme est cependant heureusement transfiguré par une mise en couleurs directes qui tourne le dos au réalisme et donne à l'album une atmosphère plus « impressionniste » — un choix qui pourra déplaire aux amateurs de couleurs vives et contrastées.
Bref, La Chute de Babylone est la mise en place solide, très « professionnelle », d'un thriller-western fantastique susceptible de séduire le grand public, à l'image d'une série comme XIII. Il faut désormais attendre les prochains tomes pour savoir si les promesses seront tenues.
Pascal Patoz nooSFere 06/09/2003
Etats-Unis, fin du XIXe. Des hommes influents se donnent la mort dans des conditions spectaculaires. Tout tourne autour du Club Century, dont les membres se croient au-dessus des lois. Mais quelle présence diabolique manipule le Club ? Le W.E.S.T., équipe d'enquêteurs spécialisés dans le paranormal, se reconstitue dans l'espoir de résoudre l'affaire... Lent à démarrer, ce polar ésotérique dont chaque épisode est appelé à se décliner en deux albums ne manque pas d'intérêt : personnages excentriques, dessin minutieux et soigné... Des « mystères de W.E.S.T » dont on se prend à attendre la suite. (Note : Ahouaip ! Trèbueno...)
Philippe Heurtel Bifrost n°33 01/01/2004 Mise en ligne le 26/09/2005
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