Les rapaces d'entredéchirent. La puissance des vampires s'amenuise à mesure que la maladie des kystes les affaiblit ; ils semblent même retrouver peu à peu leurs anciennes peurs, éprouvant de nouveaux malaises face à la lumière ou face à une croix. A la suite de Drago et Carmilla, Aznar Akéba et Vicky Lénore — la jeune inspectrice récemment passée du côté sombre à cause du désir charnel de Carmilla — se battent pour demeurer libres de leurs choix. Mais, par amour pour Vicky, l'inspecteur Spiaggi est prêt à traiter avec la race dominante et à leur livrer Akéba...
Avec ce quatrième et dernier album, nous assistons vraiment à la fin annoncée du règne des créatures de la nuit. La décadence des anciens vampires, les ambitions de quelques individus prêts à anéantir leur races pour satisfaire leur désir de liberté ou leur soif de vengeance, les conflits ésotériques venus du fond des siècles, tout se conjugue pour mener au crépuscule de la race autrefois dominante des prédateurs.
Violence, érotisme, éternelle fascination du sexe et du sang, luttes de pouvoir et traîtrises... Le scénario de Dufaux est caractéristique de sa manière de mêler le fantastique et le morbide à une sulfureuse sensualité, ici magnifiée par l'élégance du dessin de Marini. L'ambiance perverse qui s'en dégage pourra même déranger les lecteurs impressionnables (voir critique du Tome 2). Le récit aussi caractéristique de la narration lacunaire et elliptique habituelle chez Dufaux, un procédé qui risque de frustrer bon nombre de lecteurs, car beaucoup de questions demeurent posées. Avec Dufaux, on demeure souvent avec l'impression de ne pas avoir parfaitement agencé toutes les pièces du puzzle. Mais, même si l'on reste un peu sur sa faim, cette série a manifestement acquis un statut de référence de la littérature vampirique.
Pascal Patoz nooSFere 06/09/2003
Les vampires règnent désormais en maîtres et ont asservi les humains. Drago et Camilla, qui luttent contre les leurs depuis des siècles, sont plus que jamais décidés à mettre fin à cette hégémonie, secondés par le fils de Drago et une ex-humaine... Fin de cette série musclée qui ne lésine pas sur l'imagerie gothique (et les tenues près du corps...). Si la conclusion est précipitée et quelque peu décevante, le dessin de Marini conserve toute sa force. (Note : Ahouaip ! Trèbueno...)
Philippe Heurtel Bifrost n°33 01/01/2004 Mise en ligne le 26/09/2005
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