Jason d'Abéon est un « gambit », un passeur des étoiles, le cœur d'un vaisseau-clef. A ce titre, il est l'un des trésors les plus convoités du cosmos. Dans le premier tome, Jason a subi le châtiment de « bestialité » et a été transformé en bête sauvage. Son cousin Thénar, surnommé le « boucher », lui a cependant rendu son apparence, comptant bien l'utiliser pour asseoir son pouvoir au sein de la Caste des Marchands. L'histoire du deuxième album se résume à peu de choses : le Gambit est capturé tour à tour par Thénar, puis par l'armée fédérale, puis par des mercenaires, puis par l'armée fédérale, puis par les mercenaires, puis par Thénar... avant de s'échapper. Les traîtrises répétées et les renversements itératifs de situation ne surprennent plus vraiment et ce petit jeu, qui ne contient pas d'éléments très excitants, ne fait guère progresser l'intrigue principale. De plus, les personnages sont terriblement convenus : le méchant est par exemple affligé non seulement d'un œil cybernétique mais aussi d'un costume grotesque et d'un désagréable défaut de prononciation, moyens plus que déloyaux de le rendre antipathique. On peut par ailleurs s'étonner que la belle capitaine Maï tombe instantanément dans les bras de Jason sans même s'en cacher de son équipage — voilà une conduite bien légère et bien irresponsable alors qu'elle affirme elle-même que les femmes ont du mal à s'imposer aux postes de commandement de l'armée : cela ne devrait-il pas l'inciter à se montrer plus qu'irréprochable ? Le dessin ne se distingue pas davantage de l'imagerie habituelle du space opera et il ne laisse qu'une impression tenace de déjà vu. Bref, Le Passeur des étoiles se laisse lire mais, malgré un premier tome prometteur, cette série ne parvient pas à se démarquer de la production moyenne et ne soulève pas vraiment l'enthousiasme.
Pascal Patoz nooSFere 10/10/2003
Parce qu'il a le pouvoir d'ouvrir le chemin des étoiles, Jason le Gambit est convoité par tous. Pourtant, l'ancien proscrit n'a qu'un souhait : retrouver sa petite-fille... Si le premier tome était prometteur, cette suite est décevante : de nombreux clichés, des dialogues parfois à la limite du ridicule, une accumulation de courses-poursuites et quelques planches au dessin pour le moins hâtif. Restent quelques belles scènes, une mise en couleurs personnelle et des persos attachants. Dommage, néanmoins. (Note : Bof, yapôtrocool)
Philippe Heurtel Bifrost n°33 01/01/2004 Mise en ligne le 26/09/2005
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