Ce cinquième volume débute en Ecosse, à Inverness, où Miss Launceston se rend en visite. Elle y croise deux journalistes qui se rendent au bord d'un lac où ils semblent vouloir photographier quelque chose — une créature ? On retrouve leurs cadavres peu après, comme brûlés vifs... Cependant, à Londres, une descente de police dans un atelier clandestin fait découvrir une jeune amnésique, dont l'allure est à l'évidence aristocratique. Mary l'identifie comme étant Létitia Combe-Raven, mais curieusement cette Létitia n'a pas disparu et est même sur le point d'épouser Lord Wishaw, un écossais qui, en bon amateur de Jules Verne, désire se lancer dans la fabrication de dirigeables. L'une des deux Létitia est-elle un imposteur ? Mary les teste mais n'arrive pas à les prendre en défaut... Ailleurs à Londres, un patron de pub et sa mère se font enlever par trois écossais...
Encore une fois, le scénario concocté par Seiter s'avère aussi mystérieux que passionnant. Les trois fils narratifs se croisent sans que l'on saisisse encore le lien qui les réunit, mais on sait que l'énigme trouvera sa résolution dans le prochain tome. L'ambiance feutrée d'un surnaturel fin-de-siècle est comme toujours superbement évoquée par le trait sombre et les teintes crépusculaires de Bonin.
Depuis le début, cette série policière historico-fantastique s'est avérée séduisante, tant sur le plan du scénario que du dessin, qui se conjuguent à merveille pour évoquer la Grande-Bretagne du XIXème siècle, son brouillard et ses mystères. Les liens tissés entre les trois personnages principaux — Mary, Rupert Graves le journaliste et Andrew Molton le policier, dont l'importance respective varie selon les récits — ajoutent un intérêt supplémentaire à l'intrigue policière. Bref, Fog est une incontestable réussite, qui a désormais mérité le statut de classique de la BD fantastique.
Pascal Patoz nooSFere 10/10/2003
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