Will est un garçon brillant, qui devient sans difficulté le major de sa promotion. Il habite avec son « oncle » et sa « tante » et n'a jamais connu ses parents. Assaillis de « visions spatiales », il a aussi l'étrange impression d'être observé et d'entendre des bruits bizarres dans sa tête. Bref, Will a tout de l'adolescent schizophrène, mais nous comprenons vite qu'il est en réalité le fruit d'expériences biogénétiques secrètes, surtout lorsqu'il se retrouve traqué par l'armée, mais aussi par une bande de tueurs obéissant aux ordres d'un mystérieux commanditaire.
La traque d'un sujet qui ignore tout de son passé ou qui détient un secret à son insu devrait être considérée comme un genre à part entière — citons XIII, mais les exemples abondent. C'est une facilité particulièrement efficace pour susciter la curiosité et obtenir l'adhésion immédiate du lecteur. La quête d'identité captive toujours, alors même qu'on sait que les révélations finales peuvent être banales ou décevantes, et qu'il faudra les attendre un certain nombre de tomes. Ici, on apprend vite quelle est la nature de Will. Plutôt que de faire durer le suspense en faisant de la rétention abusive de certaines informations, le scénariste a choisi de privilégier l'action brute. Il nous promène dans un récit dont le rythme évoque celui du cinéma à grand spectacle hollywoodien, avec des effets pyrotechniques dans de nombreuses pages et même dès la couverture — à noter aussi quelques références cinématographiques probablement voulues : les « hommes en noir » semblent sortis de Matrix, notamment celui qui tient le pistolet page 19.
Encore une fois, voilà un thriller à l'intrigue conventionnelle mais suffisamment énergique et distrayant pour que l'on prenne du plaisir à la lecture. D'autant plus que le dessin de Chabbert est lui aussi très efficace, avec un découpage qui dynamise les nombreuses scènes d'action. Rien de bien neuf, mais le « coup de cœur » de Kraehn — qui nous vaut un ex-libris en supplément — est justifié.
Pascal Patoz nooSFere 10/10/2003
Des expériences ont doté Will de super-pouvoirs. En perdant son pucelage, il déclenche ces derniers et, du même coup (façon de parler !), un émetteur qui alerte l'armée et des tueurs... S'il faut saluer le dessin de Chabbert (si si), le scénario de Boisserie accumule les personnages nuls, les invraisemblances et les facilités. A tel point que oui, « beurk » : parce qu'arrive un moment où trop, c'est trop... (Note : Beeurrk, yavrémandégueu...)
Philippe Heurtel Bifrost n°33 01/01/2004 Mise en ligne le 26/09/2005
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