Ce deuxième tome de Kookaburra Universe nous présente l'enfance de Taman Kha, l'amazone télépathe. Comme le veut cette série de « préquelles », l'album peut être lu indépendamment les uns des autres, et aussi de ceux de la série principale. Un tome complémentaire portant sur le frère de Taman Kha est toutefois déjà annoncé.

     Taman Kha naît sur Lilith, une planète d'amazones où les hommes sont parqués dès leur naissance dans des fermes où la plupart deviennent fous et meurent rapidement. C'est ainsi que Mano, le frère jumeau de Taman, est immédiatement séparé de sa sœur.

     Les habitants de Lilith sont télépathes. L'une des belles idées développées par le scénario est la nécessité pour les bébés télépathes d'être protégés des pensées ambiantes pour que leur cerveau demeurent intacts. Pour cela, les amazones ont développé une symbiose avec un petit animal appelé kinissa qui, posé sur la tête dès la naissance, constituera une protection bloquant la télépathie jusqu'à l'apprentissage de défenses personnelles.

     C'est ainsi qu'à l'adolescence, l'enfant devenu autonome doit vivre la mort du kinissa, un traumatisme qui signe le passage à l'âge adulte et qui équivaut métaphoriquement aux premiers saignements menstruels.

     Mais le scénario ne brille pas que par ces astuces bien trouvées. L'intrigue est celle d'une véritable tragédie : par la quête de son frère, en permettant à celui-ci de traverser les épreuves et de s'élever au-dessus de sa condition de mâles, Taman agit sans doute de façon juste mais elle va précipiter involontairement la destruction de sa société et la mort de sa mère. Mano lui apprend que « le changement ne se fait que dans la souffrance ». La scène finale où Taman et Mano se retrouvent face à face reflète l'intensité du drame parfaitement logique auquel a conduit cette société d'exclusion.

     Contrairement au premier album, pas désagréable mais anecdotique, Taman Kha vaut vraiment le détour, avec une très belle intrigue digne d'une tragédie antique. Le dessin de Paty n'atteint pas la luminosité de celui de Crisse mais sans démériter. On peut initialement être gêné par la ressemblance des différents visages des amazones, mais en réalité cela montre à quel point ces jeunes femmes sont « formatées » par une sélection et un apprentissage rigoureux et comment elles en deviennent semblables à des clones guerriers.

     Bref Taman Kha est un complément tout à fait souhaitable à la série principale, Kookaburra, mais c'est aussi un album qui mérite d'être lu pour lui seul et par lequel on peut découvrir cet univers.

     Sur la planète Lilith, les hommes sont parqués dans des fermes tandis que les femmes gouvernent et se battent contre les armées de l'Alliance. Une puissante télépathe donne naissance à des jumeaux. Mano, le garçon, garde un lien psychique avec sa sœur Taman, qui grandit et intègre une unité d'élite...

     L'univers, peu original, est rendu de manière crédible, les personnages sont bien campés, le scénario soutenu par des décors et des scènes d'action efficaces. Un album plus convaincant que le premier volet de cette série d'opus gravitant autour de Kookaburra : de la SF sympa.

     (Note : ahouaip i plutobueno...)