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Déchéance
Série : Ronin    Album précédent tome 2  Album suivant

Scénario : Frank MILLER
Dessins : Frank MILLER
Couleurs : Lynn VARLEY

Zenda , mars 1989
 
Cartonné
Couleurs
ISBN 2-876-87013-4
 
Critiques
     Un tout petit véhicule blindé rouge vif roule sur une passerelle, au milieu d'une ville bulbeuse vert bleuté. Cette image, cette scène — mais le terme « plan » serait le plus approprié — figure sur une double planche. On reviendra à plusieurs reprises, dans le cours des deux premiers tomes de Ronin, sur cette vue en plongée du New York déglingué du XXIe siècle, où une mystérieuse et toute puissante corporation a construit, enkysté plutôt, le complexe « Aquarius », ces bulbes blindés qui prolifèrent comme un cancer au-dessus des ruines géométriques... Un album de bande dessinée retient souvent l'attention, vous accroche par une seule image, fût-elle récurrente, qui se plante dans votre œil à l'occasion d'un premier feuilletage. En ce qui concerne Ronin, c'est cette fulgurante vue de Sirius qui est l'accroche.
     Il y en aurait d'autres : cette méduse écarlate qui, dans le tome 1, dénoue provisoirement la première rencontre entre le démon Agat et Ronin. Ou le combat muet, hyper découpé, des planches 40 à 43 du tome 2, où Miller joue son Kurosawa ou son Kobayachi, alors que son héros découpe, c'est bien le cas de dire, ses adversaires néo-punks avec son sabre de samouraï. Il y a ainsi un dynamisme étonnant dans la plupart des planches, qu'elles soient scindées verticalement ou horizontalement : Miller a tout fait pour que, dans son récit, il y ait de l'électricité dans l'air, ou encore l'éclair coupant d'une lame d'acier. Ceci, peut-être, au détriment des décors ou des arrière-plans, qu'on aimerait parfois, sinon plus léchés, au moins moins brumeux...
     Quant au scénario, qui fait resurgir au XXIe siècle un samouraï solitaire et le démon qui a jadis tué son maître et rebondit jusqu'au futur pour avoir celle de l'élève, il est surtout prétexte à batailles (c'est vrai principalement du tome 2 : le 1, qui met en place les situations, est plus subtil). C'est.dire qu'on est tout de même assez loin de Dark Knight. Mais Miller est Miller, un grand : cela suffit pour qu'on attende avec impatience les suites de cette saga, qui s'annonce vaste.

Jean-Pierre Andrevon          
Fiction n°412          
01/02/1990          


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