Voici venir l'affrontement final entre les hordes d'Attila et les légions romaines dirigées par le patrice Aetius — en réalité sa fille Flavia, l'immortelle déesse Kerka. Flavia attire Attila vers la planète Rome, mais, grâce aux Léviathans, elle téléporte au dernier moment la planète pour la mettre à l'abri. Un combat sans pitié peut s'engager...
Même si l'on n'est guère amateur de combats spatiaux, il est difficile de ne pas admirer ici le superbe travail d'Aleksa Gajic. La pleine page qui ouvre l'album est splendide, comme bien d'autres planches.
De plus, la dimension tragique de l'histoire est captivante, donnant à ce space opera une stature inhabituelle. Curieusement, les protagonistes ont trouvé un livre d'Histoire qui leur permet d'apprendre le destin de leurs homonymes antiques. Comment justifier que les même faits se répètent à plusieurs milliers d'années de distance ? Faut-il voir ici un cycle temporel à l'œuvre ? Ou une intervention divine ? Cette dernière hypothèse se défend, car si Flavia est une véritable déesse immortelle, Attila se révèle être une incarnation du dieu Mars. De même, dans l'autre série des Chroniques de l'Antiquité galactique qui débute parallèlement (voir Le Dernier troyen), les dieux sont bel et bien présents et actifs. Mais dans quel but rejoueraient-ils une partie déjà jouée ? Espérons que Valérie Mangin ait des réponses à ces questions, réponses qui lui permettraient de dépasser la simple transposition pour ouvrir des perspectives plus vastes.
Le Fléau des dieux tient en tout cas ses promesses. Amateurs de space opera et de tragédies antiques, ne manquez pas cette série exceptionnelle.
Pascal Patoz nooSFere 15/02/2004
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