L'Ombre est un justicier masqué, dans la tradition du comics de super-héros, même s'il n'a pas de réel super-pouvoir — il est de ce fait très proche de Batman. Il affronte un méchant qui a utilisé son génie scientifique pour créer une armée de robots à la bouille rigolarde et divers gadgets de haute technologie. Ce méchant qui se fait appeler le Général, l'Amiral ou encore le Suprême n'est qu'une même et seule personne...
Voilà un super-héros qui serait probablement tombé dans l'oubli si le dessinateur n'était pas Hugo Pratt lui-même. Créé au début des années soixante, L'Ombre fut peut-être une bande dessinée innovante en Italie, comme l'explique la préface, mais le temps a passé et son caractère désuet est aujourd'hui indéniable. Bien sûr, c'est aussi ce qui en fait aussi le charme.
Quant au dessin, on ne peut que constater que l'imagerie propre à Hugo Pratt est déjà là toute entière. Même dans certaines ambiances, on sent que Corto n'est plus loin, ce héros trouble, détaché et souvent spectateur qui n'aura plus rien de commun avec les justiciers américains.
Publié dans un agréable format — dans la collection « écritures » de Casterman — ce recueil de courtes aventures amusera, intriguera et intéressera les amateurs de l'œuvre de Pratt — dont je suis. Comme la lecture en est plaisante, on ne peut que leur conseiller de satisfaire leur légitime curiosité.
Pascal Patoz nooSFere 20/07/2004
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