James Golding est un jeune réalisateur de films amateurs, passionné de cinéma fantastique. Tout à fait prometteur et déjà remarqué par la critique spécialisée, il demeure peu chanceux et doit encore subsister à l'aide de petits boulots. Aussi, quand le vidéo-club qui l'emploie ferme ses portes, il accepte de se rendre dans un ranch isolé où un ancien réalisateur tombé dans l'oubli a accumulé des centaines de bobines à visualiser et à classer : une aubaine pour un cinéphile... Mais une succession d'événements étranges vont se produire, et James va se sentir menacé...
Hommage évident au cinéma — en témoignent la numérotation par « bobines » et les titres des albums : Fondu au noir, Flash-back et Final cut — et plus particulièrement au cinéma fantastique, cette série joue avec les codes du genre et accumule des effets « faciles » destinés à faire frissonner le lecteur pour peu de choses. Ainsi, la lame du couteau vue en gros plan avec à l'arrière-plan le héros de dos, absorbé par son travail, devient à la page suivante le bien innocent moyen de se couper une part de gâteau. De même, le rôdeur qui entre dans la maison pour en tuer les occupants se révèle deux pages plus loin un acteur en plein tournage. Des effets faciles, donc, mais la facilité est ici totalement assumée. Il s'agit bien d'un jeu, voire d'une réflexion sur ce type d'images que nous avons tous vues et revues et qui continuent pourtant de nous tromper, rendues crédibles par le dessin réaliste et un peu froid de Laurent Gnoni.
Reste à savoir si cet hommage restera un agréable pastiche des films de genre ou si le scénario parviendra en fin de compte à vraiment nous surprendre. Il est un peu tôt pour le dire, car si le décor est planté, il ne s'est pas encore passé grand chose... Dans l'immédiat, l'originalité n'est pas vraiment au rendez-vous — par exemple en BD, la série Comptine d'Halloween, chez Delcourt, rendait un hommage similaire au cinéma fantastique — mais les amateurs du genre se sentiront sans nul doute complices du scénariste.
Pascal Patoz nooSFere 09/09/2004
Jeune et prometteur réalisateur, fan de fantastique, James Golding trouve un job chez Brian Weissney un ancien réalisateur confirmé. Son travail consiste à visionner et classer de vieilles bobines. Mais de sombres secrets semblent hanter Weissney, sans parler des voisins et de leurs histoires de familles... La frontière entre l'hommage et le cliché est ténue, et ce premier opus la franchit hélas plusieurs fois, qu'il s'agisse des personnages, du scénario ou de la « mise en scène ». On attend néanmoins le prochain opus... (Note : Bof, yapôtrocool)
Philippe Heurtel Bifrost n°36 01/10/2004 Mise en ligne le 26/06/2006
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