Alors que le printemps s'est installé sur la capitale, Sébastien Dugroin, responsable d'une petite agence de pub dans le Xe arrondissement, apprend la terrible nouvelle : son père est mort dans un accident de voiture. De retour en province pour l'enterrement, Sébastien se retrouve dans la grande maison familiale et découvre par hasard une petite poupée de cire hérissée de clous... Pas de doute, c'est de sorcellerie qu'il est question ! De là à penser que la mort de Dugroin n'aurait pas été si accidentelle que ça, il n'y a qu'un pas...

     Gérard Dugroin meurt dans un accident de voiture et se fait dévorer par des cochons. Son fils Sébastien, publicitaire à Paris, se rend à l'enterrement, quelque part entre Angoulême et Barbezieux. Sur place, il découvre bon nombre d'informations inattendues sur ce père qu'il connaissait mal... ainsi que plusieurs objets qui laissent supposer que Gérard Dugroin était la cible d'un envoûtement !

     Après Le Village qui s'amenuise, Corbeyran et Balez nous offrent dans la même veine une seconde comédie campagnarde. Si le prétexte — la sorcellerie de nos bons vieux paysans — est moins original et l'intrigue plus conventionnelle, celle-ci se révèle en fin de compte plus convaincante. L'humour franchouillard ne s'y montre pas d'une plus grande légèreté, mais il est cette fois mieux équilibré par l'aspect plus sérieux de l'enquête sur la supposée vengeance. Bien sûr, on aimerait une satire plus fine, des personnages un peu plus fouillés et moins stéréotypés, mais l'album se lit sans déplaisir.

     Reste une impression mitigée : tout comme Le Village qui s'amenuise, ce one shot sympathique demeure en-deçà de ce qu'on serait en droit d'espérer du talent des auteurs. Charmes fous n'en dégage pas — de charme fou — et cet album distrayant s'oublie vite une fois lu.