Russell Chase est à la cryptozoologie ce qu'est Indiana Jones à l'archéologie : un aventurier de la science, prêt à se lancer dans de dangereuses aventures pour trouver la perle rare, celle que l'on croyait un mythe ou qui paraissait avoir disparu depuis la nuit des temps...

     Discrédité pour avoir considéré comme authentique un film-canular sur le yéti, le voilà qui se rachète aux yeux du monde en découvrant un spécimen de thylacine, autrement dit du fameux loup de Tasmanie, espèce réputée éteinte depuis les années 1930.

     C'est alors qu'on propose à Russell d'examiner une main de grand singe, une main qui pourrait bien être celle d'un yéti...

     La science n'est pas toujours de tout repos, comme le montreront ces aventures où un méchant russe, ex-général du KGB, des triades chinoises et une police corrompue mèneront la vie dure au héros.

     En dépit d'un dessin réaliste et efficace, l'action n'est pas toujours très vraisemblable : il est notamment fort difficile de croire aux scènes où l'éminent cryptozoologue, en compagnie d'une jeune étudiante, met à mal des troupes de tueurs. Mais on pourra passer sur ces quelques scènes spectaculaires superflues pour s'intéresser à des personnages plutôt sympathiques et à un scénario plaisant, qui témoigne de l'intérêt bien connu de Richard D. Nolane pour le paranormal en général et la cryptozoologie en particulier. Le début retient en particulier l'attention, avec un sombre trafic sur la frontière tibétaine, avec « l'assassinat politique » d'un kangourou, puis avec ces petits vieux de Tasmanie qui assurent leur tranquillité. On en regrette d'autant plus la rapide surenchère de vilains méchants et d'action convenue, dont l'intrigue aurait fort bien pu se passer.

     Mais Russell Chase est un personnage qui a manifestement du potentiel. A suivre, donc.