Ce deuxième tome contient cinq nouvelles histoires courtes situées en marge de la série principale, pour conter quelques anecdotes de l'enfance de Nävis ou apporter un prolongement à l'une des aventures vécues par celle-ci. Outre le plaisir que les fans auront à voir s'étoffer l'univers de la série, l'intérêt majeur de ces Chroniques réside dans le choix de ne pas respecter une unité graphique, mais au contraire de laisser chaque dessinateur peindre Nävis à sa façon. Elle en devient parfois méconnaissable — voir par exemple la version de Thomas Labourot — mais la confrontation de ces dessins aux caractères si dissemblables forme une expérience visuellement curieuse. On admirera au passage les belles illustrations de Gérald Parel qui ouvrent chaque chapitre et qui méritent à elles seules le détour. Les histoires, quant à elles, n'ont rien d'essentiel, mais quelques-unes sortent tout de même du lot. Les deux premières (Réveil tardif, Le Sillage d'Houyo) sont de l'ordre de l'anecdote, tandis que la dernière (Double jeu) est davantage un clin d'oeil malicieux. En revanche, Dreadlocks noires, pirates des astéroïdes est une jolie fable à la morale ambiguë : est-il logique de ne pas dénoncer un criminel de droit commun en raison de l'existence de crimes plus « institutionnels » qui demeurent impunis ? La réponse « adulte » apportée par Nävis pourra sembler discutable, ce qui la rend évidemment plus intéressante. Enfin, L'espion qui venait du froid est un prolongement à Engrenages, le troisième album de Sillage, univers politico-steampunk que l'on retrouve avec bonheur. Voilà donc un album certes non indispensable mais dont les vrais amateurs de la série principale ne pourront guère se passer...
Pascal Patoz nooSFere 01/09/2005
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