A l'aube de l'humanité, un chaman distribue quatre cartes aux pouvoirs fabuleux à quatre frères et soeurs, Dyo, Reka, Aker et Erlin. Ces cartes permettent de visualiser l'avenir lointain mais aussi d'agir sur la matière... Les quatre « archontes » sont désormais quasi immortels et ils traversent les siècles en influant — plus ou moins secrètement — sur l'Histoire...
Dans ce premier tome, nous les retrouvons en 1350 avant J.-C., en Egypte, à l'époque de Moïse. Dyo, du côté de Pharaon, semble décidé à tuer le peuple hébreu, tandis qu'Erlin aide celui-ci à résister puis à s'enfuir...
Revisitant l'Histoire, Pécau s'amuse — et nous amuse — à expliciter les grands mythes par l'action demeurée secrète de ces archontes. Naturellement, c'est grâce à leurs cartes magiques que les fléaux s'abattent sur l'Egypte, et encore grâce à elles que la mer rouge s'est ouverte devant Moïse... A une époque où l'ésotérie fantastico-historique fait recette (voir Dan Brown ou, en BD, le Triangle secret et le Décalogue), on peut se méfier d'une nouvelle série qui semble surfer sur la même vague. Cependant, la lecture de cette Histoire secrète s'avère rapidement très agréable. Le scénario est astucieux, la narration rythmée, les éléments fantastiques — hommes-chacals, golems — spectaculaires, le dessin dynamique et expressif — Kordey a beaucoup travaillé dans les comics...
Bien sûr, la rapidité du récit laisse beaucoup de questions sans réponses. En particulier, on peut s'interroger sur la réelle provenance des cartes, sur la signification de leur nature maléfique ou encore sur les motivations de ces immortels qui passent bêtement leur éternité à se battre, alors que la Terre est sans doute assez vaste pour eux quatre. Un élément de réponse semble indiquer que Dyo s'est projeté suffisamment loin dans le futur pour savoir des choses qui l'incitent à persécuter les hébreux... Peut-être en saurons-nous plus au cours des six albums encore à venir...
En tout cas, une série qui démarre fort et qui devrait s'avérer marquante si elle tient toutes ses promesses.
Pascal Patoz nooSFere 27/11/2005
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