Juillet 2976 : sur une planète en proie à la guerre civile, une opération de pacification menée par des casques bleus tourne à l'expédition punitive... Le responsable du massacre, le capitaine Nirta Omirli est condamné par la cour martiale puis fusillé.

     Décembre 2999 : Nirta Omirli, chef charismatique des colons terriens en guerre, est assassiné par les rebelles autochtones.

     Comment peut-on tuer un homme tombé 23 ans plus tôt sous les balles d'un peloton d'exécution ?

     Sur la planète NèVe-RiKoSSe, un terrible conflits entre colons humains et autochtones extraterrestres, les Pètzétatis-Qcouzinaz, a nécessité l'intervention des casques bleus. Une fois la paix ramenée — et une fois le capitaine Nirta Omirli exécuté pour avoir mené des actions punitives contre les ET au mépris de ses ordres — , les casques bleus sont repartis...

     Vingt trois ans plus tard, en 2999, leur vaisseau est détruit par des missiles. Cinq rescapés, un amiral et quatre femmes soldats, parviennent à regagner la planète où la guerre a repris de plus belle, sous le commandement de... Nirta Omirli !

     Dans ce deuxième tome, les quatre femmes ne comprennent toujours pas comment Nirta Omirli pouvait être encore en vie quelques jours plus tôt...

     Le lecteur, lui, s'étonne qu'elles n'imaginent pas une seconde qu'Omirli puisse avoir été cloné, alors qu'elles-mêmes sont issues de clones... Le choc aurait-il amoindri leur capacité de réflexion ?

     La vraie question est donc : qui a organisé cette renaissance et pourquoi ? En ce qui concerne le pourquoi, la réponse est probablement qu'il s'agit d'utiliser les « Nirta Omirli » comme chefs de guerre afin de vaincre les ET.

     Nous n'en saurons plus que dans le ou les prochains albums, car si l'intrigue débute de manière relativement originale, elle progresse peu, Morvan ayant adopté un rythme narratif assez lent — c'est une constatation, pas un reproche. En filigrane se dessine un discours politique, avec des allusions explicites à l'URSS — un peu curieuses en 2999 — et surtout quelques constatations désabusées sur le succès des missions de pacification et le rôle des médias : « L'actualité zappe vite et les téléspectateurs oublient un conflit pour s'indigner d'un autre devenu plus médiatique. Ce qu'ils ignorent, c'est que les choses empirent souvent quand les caméras ont tourné les viseurs. » (p.39)

     Malgré sa relative simplicité, il se dégage une indéniable force de cette histoire, consolidée par le trait ferme, expressif et dynamique de Bachan, qui réussit fort bien à camper de solides personnages — alors que ses décors sont plus souvent simples et fort peu détaillés. Avec ces deux albums plutôt intéressants, on tient donc une série prometteuse, qui pourrait même tenir ses promesses si l'histoire acquiert plus d'ampleur et de densité.