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Album
Noa
Série : Coelacanthes    tome 1  Album suivant

Scénario : Daphné COLLIGNON
Dessins : Daphné COLLIGNON
Couleurs : Daphné COLLIGNON

Vents d'Ouest , coll. Equinoxe, janvier 2006
 
Cartonné
Format 298 x 225
48  pages  Couleurs
ISBN 2-7493-0247-1
 
Critiques

     Tout le monde se rappelle que le Cœlacanthe est un grand poisson, qui n’avait été répertorié qu’à l’état de fossile, jusqu’en 1935, date à laquelle on a découvert des exemplaires vivants.

     Mais quel est le lien entre ce poisson osseux et l’histoire que nous conte Emma, la narratrice, à travers son journal intime ? Celle-ci, pour créer, a besoin de s’isoler en pleine nature. La vue des arbres dénudés par l’automne lui rappelle Noa. Elle remonte dans ses souvenirs et la revoit, jeune peintre à la notoriété déjà assise. Cette dernière prépare une exposition et s’inquiète lorsque Magda lui annonce qu’elle doit s’absenter pour régler ses affaires. Elle n’est pas sûre d’être de retour pour le vernissage. Noa, qui a besoin d’elle, est déstabilisée. Sont-elles amies, amantes ou parentes ? Avant de partir, Magda lui offre un tableau représentant un pont lyonnais. Karl, son agent et ami, la presse de venir malgré tout. À l’issue de la manifestation, alors qu’ils « prennent un verre », Juan, un ancien amant réapparaît, ce qui a pour effet de la perturber encore plus. Cloîtrée dans son appartement, en proie à des sentiments étranges, avec des nuits peuplées de visions, Noa tente de retrouver le début de son histoire avec Magda.

     Daphné Collignon s’est fait remarquer, en 2004, en illustrant Le Rêve de pierre (Même éditeur) d’Isabelle Dethan. Elle récidive avec cet album étrange, à la limite de l’intimisme fantastique, puisque c’est du plus profond de l’être humain qu’il s’agit. Elle nous invite à une longue introspection, entre passé et passé, entre rêve et réalité, entre art et création. Elle mène une réflexion sur l’identité, sur la construction et la pérennité d’une personnalité. Elle approche le phénomène de la création, les rapports qu’entretient l’artiste avec son art, un art qui est, pour lui, le moyen naturel de s’exprimer.

     Le dessin de Daphné Collignon et son lettrage très particulier illustrent fort bien les idées et théories qu’elle veut faire passer. Un choix de couleurs et une mise en page ouverte, renforcent l’aspect onirique du récit et la recherche d’une identité. Les rapports étranges des créateurs et de leurs œuvres sont parfaitement esquissés, sans toutefois apporter de réponses. Mais, peut-il y avoir une réponse ?

     Par contre, n’y aurait-il pas un « petit » côté autobiographique à cette histoire ? Tout porte à le croire : le métier de l’héroïne, le décor de l’histoire, les relations passionnelles de tout artiste avec une œuvre lorsque celle-ci, comme c’est le cas présentement, sort des sentiers battus.

     On a cependant du mal à s’y reconnaître dans les personnages. Ils se ressemblent et ne portent pas obligatoirement, d’une page à l’autre, des vêtements de même couleur, la même coiffure. La raison du titre reste à découvrir.

     Mais, fi de ce léger inconvénient ! Nao est une réussite tant au point de vue du scénario que de l’atmosphère et de l’expression des sentiments. Bien que déstabilisant par son questionnement, c’est un album à lire absolument.

 

 

Serge Perraud          
nooSFere          
26/03/2006          


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