L’impératrice a été assassinée par un Kappa à la solde du Roi Noir. Okura, l’Empereur Blanc, pour se venger, va défier ce dernier, comme le lui permet la tradition. Mais le Roi Noir se défile et son sorcier lui envoie un monstre qui le blesse mortellement.
     Tengu, qui s’était mis en route dès l’annonce de la mort de l’Impératrice, s’est rendu à la forteresse du Roi Noir, se doutant de la réaction d’Okura. Face au mourant, il fait le serment de le venger et de restaurer la dynastie Blanche, quelles qu’en soient les conséquences pour l’Harmonie et l’équilibre de la Balance. Il part alors regrouper les trois héritières qu’il avait lui-même dispersées, il y a vingt ans, pour qu’elles échappent à la mort. Mais la seule voie, pour un samouraï, n’est-elle pas la mort ?

     Jean-Luc Sala puise, pour les bases de son scénario, dans différentes mythologies et légendes du folklore asiatique. Avec ces éléments, il élabore un récit « d’oriental fantasy » où il fait vivre et revivre nombre des entités qui peuplent l’imaginaire de ces régions. Il retient, pour héros, un Tengu, mi-homme, mi- corbeau. Il faut se rappeler que la lumière, dans la mythologie chinoise, est représentée par le corbeau, alors que l’ombre est incarnée par le serpent et l’une de ses représentations, le dragon. Les Bakimonos, dans les légendes japonaises sont la matérialisation d’esprits possédés par des forces maléfiques.

     Le dessin de Jean-luc Sala est dynamique, avec une mise en scène tonique, l’auteur ayant beaucoup œuvré dans l’univers du jeu vidéo. Cependant, il souhaite reproduire, tant au point de vue histoire que graphisme, un rythme venu des grands classiques du cinéma, où un silence, un geste, un regard portent une intensité d’émotion plus forte que ce qui pourrait être décrit avec de longues phrases.

     Le serment du Tengu est un premier album qui place une histoire qui semble attrayante, avec des personnages attachants. À suivre !

Serge Perraud          
nooSFere          
24/10/2006