Arnold Paul s’est converti à l’Islam pendant les longues années où il a été réduit en esclavage par les Turcs. Rentré chez lui, en Serbie, il fait figure d’étranger. Victime d’une agression alors qu’il porte secours à sa jeune épouse, il n’en réchappe que grâce à sa robuste constitution, mais il n’en n’est pas de même pour la jeune femme. On l’accuse alors d’être un « revenu de la mort », un vampire. On le traque et on veut le brûler. Sa personnalité va subsister grâce à un transfert de son esprit dans le corps d’un autre, transfert rendu possible par un étrange médecin qui pratique plus les arts de la magie que les règles d’Esculape. Mais le nouveau corps est celui de l’homme qui à participé au viol de son épouse et à l’agression.
Parallèlement, l’énigmatique médecin lui révèle les pouvoirs du sang et commence à lui relater son propre parcours. Mais Arnold veut se venger …des assassins.
Igor Dedic, qui assure scénario et dessin, propose une vision nouvelle du vampirisme en mêlant des pratiques magiques, des données ésotériques aux règles du genre. Bien sûr, le sang reste le pivot de son histoire, mais va au-delà des pouvoirs acquis par la simple ingestion de celui-ci. Il approche une façon de se réincarner. Avec celle relatée par le médecin, le récit de son parcours dans un environnement de type amazonien, on ne peut s’empêcher de penser au premier tome de la série Malhorne de Jérôme Camut (Éditions Bragelonne).
Si l’action du premier tome était trépidante, celle du présent volume maintient le niveau. L’auteur n’hésite pas à faire évoluer son scénario dans des vies, des époques, des pays différents, plaçant l’intrigue sur plusieurs niveaux.
Dans Secrets de Sang, qui conte le destin des personnages goûtant aux pouvoirs du sang, l’auteur intègre des faits réels, des personnages historiquement reconnus.
Cette histoire est servie par un dessin magnifique jouant sur la simplicité des traits et la dynamique des mouvements. Il faut signaler le remarquable travail du coloriste Jean-Paul Fernandez, qui reconstitue les effets des chiches éclairages et les atmosphères qui en résultaient.
Celui qui ne sait rien confirme une série prometteuse. Comme dans un guide gastronomique, on peut dire : « mérite le détour et mérite qu’on s’y attarde. »
Serge Perraud
nooSFere
15/06/2006
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