Adam Robak est expert en peinture et se félicite de sa nouvelle acquisition : Le Triomphe de Saint-Waldemar. Mais il n’imagine pas dans quel guêpier il tombe. Un arbalétrier tue tous les descendants des personnages représentés sur la toile, avec des carreaux qui datent du XVè siècle. Après avoir frôlé la mort, Adam enquête, mais ce qu’il découvre peu à peu dérange, en particulier le Vatican. En la personne du cardinal Vogler, celui-ci fait tout pour éviter des révélations sur le rôle de l’Eglise catholique dans cette affaire. Pour surveiller Robak, le cardinal lui a envoyé Elsa Botelli, qui se dit journaliste à la Gazetta Dell’Arte. Elle doit le rejoindre car il a reçu un document qui remet en question les rapports entre Wilhem von Schöneberg, le connétable, et son suzerain, le duc Waldemar d’Horowitz. Ce document prouverait la falsification de dates d’événements historiques, le rôle du confesseur du duc qui alla jusqu’à fabriquer une fausse relique et faire canoniser un scélérat. Il raconte aussi comment le connétable fut initié au chamanisme et…
L’Ombre du Connétable est l’occasion pour Frank Giroux, de lever le voile sur un certain nombre des mystères qui entourent le secret du tableau et son aura de fantastique, mais dont il avait été fort avare dans les deux premiers tomes. Le scénariste, qui reprend une histoire de vengeance à travers les siècles, concocte une intrigue tortueuse que l’on suit avec beaucoup de plaisir. En effet, il renoue, dans ce volume, avec un rythme plus nerveux sur les révélations et dans l’avancement vers la solution. Le récit, qui mêle enquête criminelle, histoire fantastique, art et religion, alterne entre la Lituanie de 1478 et notre époque. La connaissance du sujet, le travail de recherche sur le thème sont indéniables. Frank Giroux avance rarement sur un terrain qu’il ne connaît pas.
Brada, qui signe avec ce tome son troisième album, progresse singulièrement, surtout dans la partie contemporaine. Il réalise un dessin nerveux, rapide, mais parfois minimaliste.
L’expert, malgré un air de déjà vu, est une série passionnante, éclairant une fois encore la capacité des hommes à ne pas faire mentir l’adage : « La fin justifie les moyens ! ».
Serge Perraud nooSFere 07/07/2006
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