L'action se déroule en 2054, mais nous ne l'apprenons incidemment qu'à la page 17. Ce qui précède est une sorte de prologue qui présente le personnage principal et le monde où se déroule l'action. Il s'agit de la Terre mais une guerre perpétuelle en Europe Centrale (Macédoine) y est devenue un spectacle avec animateur et jeunes spectateurs. Ruinée, l'ONU vote la privatisation des combattants pendant qu'un jeune chômeur, Douglas Pistoia, ancien footballeur dont la jeune épouse s'inquiète, est engagé par une des premières sociétés agréée par l'ONU pour faire la guerre à sa place.
Lors de sa première mission de combattant, diffusée à la télévision, Douglas se montre efficace et brillant. La société qui l'emploie décide de miser sur lui comme héros — elle lui affecte même un garde du corps — et il devient la coqueluche du public avec un salaire confortable. Mais sa deuxième mission, plus officieuse, n'est pas très respectueuse des consignes de l'ONU...
Le dessin est un peu raide mais cela sert l'histoire (récit et dessin sont sans concession). Convenable, le scénario demeure un peu déjà vu ou lu, mais le montage sauve de la linéarité plate. Le militaro-show est bien mené et l'intrusion de certaines vignettes au texte « percutant » fait mouche. Exemple : en quatre vignettes dont deux muettes nous sommes plongés chez une famille de trois personnes dont le père regarde la guerre comme un match de foot et la mère débarrasse la table pendant que les hommes regardent la T.V.
Ce n'est pas impérissable mais cela vaut, à mon sens, le détour et la conservation au côté de vos préférés. C'est ce que l'on pourrait appeler de la BD intelligente qui prend le lecteur au sérieux.
Noé Gaillard nooSFere 08/04/2010
|