Aaricia tente de trouver les moyens de subsister et de sauver un Thorgal dont elle traîne le corps mourant sur un brancard. Un riche rustre lui refuse l’aumône et le gîte. Jolan détruit le pont-levis sur lequel il chevauchait, le précipitant dans les douves. Ivre de vengeance, il les retrouve endormis dans la forêt. Alors que la mort va frapper, un ours gigantesque surgit providentiellement. Il s’agit de Vigrid, qui vient payer sa dette à Aaricia. Il lui apprend qu’il est là, contre la volonté d’Odin, mais avec la bénédiction de Frigg, la grande déesse. Celle-ci ne peut rendre sa force à Thorgal que pour deux jours seulement, le temps pour lui de... Mais Odin l’enlève avant que Vigrid puisse lui expliquer ce qu’il doit faire pour rester en vie !
Jean Van Hamme, dans ce vingt-neuvième opus des aventures de « l’enfant des étoiles », fait revenir nombre de personnages afin d’apurer les comptes, équilibrer les situations, donner, après d’ultimes épreuves, la paix à son héros et favoriser son retour parmi les siens. Mais quel prix doit-il payer et quel sacrifice doit-il consentir ? L’auteur oriente également la trame de son scénario de façon à transmette à Yves Sente, qui prend la relève, une intrigue ficelée permettant l’envol du nouveau héros : Jolan. Le tout est mené tambour battant !
Grzegorz Rosinski, qui s’était déjà essayé à cette manière de faire avec la Vengeance du Comte Skarbek, a basculé complètement dans l’art pictural, s’éloignant de plus en plus des techniques traditionnellement utilisées en BD. Il réalise ses vignettes comme de véritables tableaux, composant ses planches comme des fresques. C’est une autre approche qui donne une nouvelle dimension à ses oeuvres. Van Hamme s’est « amusé », pour notre plus grand plaisir, à placer dans son intrigue le déroulement de quatre saisons, obligeant Rosinski à des prouesses. Mais le défi, relevé, est réussi.
Le sacrifice est le dernier scénario de Van Hamme, qui se met en congés de son héros, avant dit-il, de faire le scénario de trop. On peut rassurer l’auteur, ce n’était pas encore le cas.
Serge Perraud nooSFere 28/11/2006
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