L’histoire débute en janvier 2001. Erica est danseuse (pas pute) au Sunny Dancer, dans le Minnesota. C’est une fille qui aime les plaisirs simples, comme se promener dans le silence de la forêt. Elle a du sang indien et, parfois, des flashes annonçant des événements dramatiques à venir. En Afghanistan, Hamid, qui doit ravitailler ses deux sœurs, est pris entre les talibans et les partisans de Massoud. Sa voiture saute sur une mine. L’explosion découvre une cache contenant un coffret. Anton Dawson travaille, dans l’Illinois, à analyser des photos aériennes et à transmette ses observations à « oncle Léonie ». Il détecte, en Russie septentrionale, deux hélicoptères qui coulent un cargo. Le lendemain, il retrouve sur les lieux, …un cargo identique à flots. Tôt le matin, il est « enlevé » par des agents pour assister à une conférence qui regroupe les principales agences de sécurité des USA. Il découvre alors le trajet d’un objet mystérieux, appelé Box, qui passe des talibans à la mafia ukrainienne, via l’Iran, d’un navire à un cargo… Et sa route se poursuit de passeur en passeur : des individus au teint cadavérique et à la sudation importante. Deux d’entre eux croisent le chemin d’Erica. Et tout bascule…
Alain Mounier, qui assure scénario et dessins, conte, avec Box, une histoire d’actualité, utilisant les mouvances et les liens entretenus entre les mafias, les mouvements nationalistes et les groupes de l’intégrisme islamique quels qu’ils soient. Il mêle la géopolitique, le terrorisme, à la vie d’une jeune danseuse et d’un garçon réservé et les impliquent dans une gigantesque partie de chasse à Box. Le scénario est riche, voire touffu. Il demande nombre d’explications pour en révéler les tenants et les aboutissants. Ces explications se déroulent pendant des réunions. Les bulles de ces vignettes contiennent un volume de texte important, qui n’est toujours facile à lire. Ce côté austère est heureusement contrebalancé par l’activité professionnelle de l’héroïne, qui permet des promenades sur scène et dans les coulisses du Sunny Dancer.
Un dessin tonique, affirmé, qui sert agréablement l’histoire, avec une mise en page assez classique, mais une mise en scène efficace. Avec Résurrections, le récit d’Alain Mounier se met en place et il contient tous les ingrédients nécessaires à une très bonne série. À suivre absolument !
Serge Perraud nooSFere 06/11/2006
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