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C'est sur une plate-forme au large de Dakar que Tim Page a rendez-vous avec les net-runners de Digital Nation pour une passe à très haut risque dans la matrice. Tim parvient à localiser Zentak, l'intelligence artificielle qui le hante et le protège. Il lui faudra alors se rendre à Gibraltar pour un ultime face à face… | |
Zentak est un thriller cyberpunk nerveux, où l'on retrouve tous les ingrédients du genre : le looser, ancien accro du réseau ; la belle asiatique sortie tout droit d'un manga ; une intrigue embrouillée à souhait ; des fusillades hallucinantes ; et bien sûr les indispensables séjour dans le cyberespace, la "matrice"…
Pécau a bien saisi l'ambiance à la fois glacée et fantasmatique des univers de William Gibson et des autres auteurs cyberpunks. Il en a même adopté le style d'intrigue complexe et souvent confuse, où l'on en vient à se demander la signification réelle des machinations qui nous sont révélées. Tout se passe en effet comme si les Intelligences Artificielles et les autres protagonistes compliquaient volontairement des situations finalement assez simples, plus par jeu que par réel souci d'efficacité…
Le dénouement n'est donc que moyennement convaincant, mais il n'est en fait qu'un prétexte au voyage qui a précédé. Et ce voyage est assez agréable…
Ce troisième tome est en particulier attrayant lorsque la Digital nation et ses "Ghosts" nous sont enfin présentés. Il y a là quelques scènes fortes, notamment au cours de la plongée dans le cyberspace qui suit.
C'est d'ailleurs aussi au cours de cette partie que Def se montre le plus inventif, et l'on regrette que la passe ne dure pas plus longtemps. Ailleurs, le dessin est un peu froid et figé, là où l'on pourrait attendre une vision d'un futur beaucoup plus sombre.
Avec cet album s'achève donc une sympathique trilogie cyberpunk, qui manque un peu d'intensité mais qui demeure toutefois très plaisante.
Pascal Patoz nooSFere
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