Les Arcanes sont perdus, le méchant Voortt est laissé pour mort, l'Empire doit faire face à plusieurs révoltes, l'Objet est recomposé, l'Unique est revenu, mais divisé, et deux Phénix sont nés, l'un avec les pouvoirs de l'Ubique, l'autre avec ses armes... Pendant ce temps, Morgana, toujours en compagnie du kritt Rosso, est capturée par des éboueurs de l'espace qui se conduisent en pillards...
Si Morgana demeure un space opera digne d'intérêt (voir les critiques des tomes 1 et 2), les enjeux cosmico-mystiques qui se dessinent progressivement demeurent assez confus et artificiels. Dans ce quatrième volume, le scénario rappelle ainsi certaines des fumeuses intrigues jodorowskiennes — d'autant que la mutilation, thème jodorowskien récurrent, n'en est pas absente, avec un Voortt de plus en plus « diminué » au fil des albums ou un Rosso qui s'arrache l'un de ses quatre bras.
Encore une fois, on hésite donc entre une certaine irritation éprouvée face à une histoire inutilement grandiloquente et embrouillée d'une part, et une évidente fascination face à un univers graphiquement très réussi d'autre part. Dans ce quatrième volume, l'agacement tend à l'emporter, car les dialogues obscurs autour de l'Objet, de l'Unique ou des Eons sont assez pesants, tandis que l'intrigue piétine voire s'enlise. Espérons que les auteurs se ressaisissent dans les prochains volumes et redonnent à ce space opera la vitalité qu'il mérite.
Pascal Patoz nooSFere 08/01/2007
|