Une nuit, en 145 après JC à Rome, quatre personnes assassinent, dans sa demeure, Cassio, de quatre coups de poignard.
     Ornella Grazzi est archéologue. Sous couvert de travaux d’excavation, elle met à jour près d’Ephèse en Turquie, les restes d’une villa où apparaît le portrait de Cassio. C’est une découverte essentielle pour elle qui traque depuis des années la trace de cet homme devenu, en cinq ans, un des personnages incontournables de la haute société romaine.
     D’abord présenté comme un avocat, c’est plus comme un médecin que le décrivent les chroniqueurs de l’époque, ayant fait sa bonne fortune en guérissant l’empereur empoisonné. Le philosophe Arsamemnon pense qu’il possède le talent mystérieux de se glisser, par l’esprit, à l’intérieur des corps.
     Peu à peu, Ornella découvre des éléments et nous fait vivre le récit de Cassio, lui-même…

     Par une alternance de scènes d’époque et contemporaines, Stephen Desberg lève le voile sur ce personnage mystérieux et surtout sur les circonstances qui ont amené son assassinat en relatant les événements qui ont transformé un homme en un premier assassin.
     Cassio est une histoire montée par un maître conteur pour répondre à la demande d’Henri Reculé qui depuis quelque temps voulait faire une BD dont l’action de déroule dans l’Egypte ancienne.
     Cet album démontre le superbe résultat obtenu quand, entre scénariste et dessinateur, existe une entente, une complicité, l’habitude de travailler ensemble et de se comprendre à demi-mot. C’est alors le fruit de l’osmose de deux talents qui donnent le meilleur d’eux-mêmes. On mesure mieux le pourquoi des écarts qui existent avec des séries nécessitées de la demande croissante d’albums et réalisées par la réunion de deux créateurs qui ne se connaissent peu ou pas, et qui ont en plus, la barrière de la langue, voire de la culture.

     Un scénario intrigant au suspense malicieusement entretenu, une mise en scène et en images parfaitement maîtrisées, il n’en faut pas plus (mais pas moins) pour inaugurer une série passionnante.

Serge Perraud          
nooSFere          
31/05/2007