Alexia a découvert qu’en plus d’être exorciste, elle est sorcière ! Sa filiation, dans ce domaine, n’est pas banale car elle descend de Sarah Perkins, une des plus puissantes sorcières de Salem. De plus, sa capacité à manipuler la magie noire comme la blanche lui permet d’approcher les mystères qui entourent l’histoire et l’existence du C.R.P.S. (centre de Recherches des Phénomènes Surnaturels) Y a-t-il des rapports entre la catastrophe de 1985, qui a décimé tout le personnel du centre et l’envoûtement, tenu par la famille Stoughton, qui devait empêcher toute naissance d’une fille parmi les descendants des sorcières de Salem ? Quels sont les liens entre Stoughton, dont l’ancêtre est l’inquisiteur qui condamna les femmes en 1692, (de retour à la direction du C.R.P.S.) la catastrophe et la naissance d’Alexia, la première fille, née dans la lignée, depuis 1692 ?
Le Syndrome de Salem s’ouvre avec la rencontre entre Zund, qui s’est introduit dans la zone 85, détruite lors de la catastrophe et Paolo Capaldi. Le premier découvre un squelette poignardé, le second joue le mystérieux initié ! Stoughton s’est mis en tête de perpétuer sa descendance en ayant un fils avec Bérénice. Il veut assurer le règne de sa dynastie sur le Centre. Pendant ce temps, Alexia est aux prises avec le site d’Yorthopia. Peut-elle faire fi de sa dualité et surtout …lui survivre ?
Le scénariste, qui multiplie les niveaux de narration, nous fait partager la vie d’Alexia, une jeune femme écartelée entre un patrimoine de sorcière et une identité d’exorciste. Il raconte l’histoire avec un rythme trépidant, utilise des phases d’intrigue à l’amplitude très variable qui peuvent occuper plusieurs pages ou passer d’un personnage à l’autre deux fois dans une même planche. Eric Dugommier nous offre un récit dense avec un scénario qui se nourrit, pour la tension, d’un thriller, pour l’angoisse, d’un conte fantastique, pour l’intrigue, d’un récit occulte.
Le dessin de Benoît Ers, avec son petit air « jeunesse », à la fois dépouillé et précis, s’accorde au ton du récit, aux caractéristiques de l’héroïne et au climat de tension. On ressent, à la vision de ces planches, que la mise en page et la mise en scène résultent d’un travail collectif, d’une complicité.
Ce quatrième volume est complété par un dossier de seize pages concocté par Boris Demaria avec une préface du Professeur Gimonprez qui donne un bref aperçu de l’histoire du Cercle des Clavicules et éclaire, de façon synthétique, le contexte du procès des sorcières de Salem.
Les Démons d’Alexia, une série atypique et passionnante autour du thème de la recherche d’identité.
Serge Perraud nooSFere 07/10/2007
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