Lookide et L’Aristo, les convoyeurs du ciel, se posent malgré un temps exécrable près de la balise E-9, en Hongrie. Ils transportent une valisette au contenu précieux et la remettent au responsable de l’antenne. Celui-ci, après avoir vérifié son contenu, assassine froidement les deux convoyeurs. Tue-la-Bise, le tueur, et son équipe se mettent en route avec la valisette pour rejoindre le Major.
Six mois plus tôt, à Zagreb, la station de surveillance du champ de forces électromagnétiques qui constituent le mur infranchissable isolant l’Europe de l’extérieur, subit des perturbations. Celles-ci sont répétées et inquiètent les membres de L’assemblée dont Baptiste, le fils de Neige, en est le vice-président. Cela fait plus de vingt ans que son père a disparu avec Solène sa compagne. Baptiste attend un physicien qui doit travailler sur un Switcher afin de renforcer le mur. Il s’agit d’Anne, avec qui il a fait ses études. Pourquoi Baptiste prévient-il, par radio, Tue-la-Bise, de l’arrivée d’Anne et de son appareil ? Pourquoi rencontre-t-il secrètement le meilleur espion du Major, un opposant farouche qui a fait alliance avec les forces de l’extérieur ? Si le Switcher tombait entre les mains ennemies, celles-ci sauraient inverser la polarité et ouvrir la brèche tant désirée par les forces de la Junte, pour l’invasion…
Les auteurs se sont remis à la réalisation de la série Neige, après plus de quatre ans d’interruption. C’est une heureuse initiative, car c’est avec grand plaisir que l’on retrouve les principaux protagonistes des cycles précédents. Certes, les protagonistes ont un peu vieilli ou grandi puisque l’action de déroule vingt ans après. (Depuis A. Dumas, le délai de vingt ans, une génération, est très apprécié des créateurs !) Mais ils sont toujours sur la brèche pour défendre cette enclave glacée qu’est devenue l’Europe, à l’abri de son mur, toujours dans l’attente du redémarrage des ordinateurs qui instaureront alors le printemps d’Orion. Didier Convard propose une histoire qui oscille entre action et émotion où il joue avec les apparences pour une intrigue machiavélique à souhait, avec une chute ouverte sur … (Mais chut !!!)
Christian Gine, avec son graphisme si particulier, fait revivre les personnages de la série en leur faisant subir les outrages du temps. Son dessin léger, presque éthéré, convient à merveille pour mettre en scène ces aventures. Mais comment cet « homme du sud » sait-il rendre si bien cette sensation de froid qui monte de ses paysages enneigés ?
Le mur permet de renouer avec une série attrayante, aux personnages attachants et aux intrigues bien construites.
Serge Perraud nooSFere 17/11/2007
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