Le colonel Blake fait exécuter Duke, alors que Sir Georges fait retirer les pièces rapportées d’Egypte par Oliver Lewis, son neveu, assassiné tout récemment. Cela ne fait pas l’affaire de miss Launceston qui tient à ces œuvres antiques pour son exposition. Mais Sir Georges a besoin d’argent. Le colonel lui demande cinquante mille livres en échange de photos. Alors, il vend au plus offrant les pièces ramenées lors de l’expédition. À la tête des Duffer’s, son réseau criminel, Blake met en place une machination contre Andrew Molton, qu’il tient pour responsable de la mort de son fils unique. Pendant ce temps, l’Inspecteur se rend dans la pension de Mrs Pearce, où il a mis Janet Oswin à l’abri. Cette demoiselle est maussade. Sur les conseils de la logeuse, il l’emmène faire quelques achats de vêtements, un remède déjà très efficace dans les années 1870 pour redonner le moral aux dames. Et les événements se précipitent : Sir Georges est assassiné selon le même mode opératoire que son neveu, la police est prévenue du crime crapuleux de deux femmes dans une pension de famille et Molton est retrouvé, ivre mort, dans une chambre d’un hôtel de passe avec une prostituée égorgée. Le mal va-t-il triompher ? Blake tient-il sa vengeance ? Pourquoi ce mystérieux William Ghost, négociant en tissu, a-t-il racheté les merveilles archéologiques ramenées par Oliver Lewis ?
Roger Seiter, pour Fog, renoue avec la tradition des années du début du 20e siècle où nombre des histoires étaient solidement charpentées, où l’enquête policière se teintait de surnaturel, d’occulte, voire de fantastique. Les personnages qu’il met en scène ont du caractère, de la chair et sont riches de sentiments, des bons comme des mauvais ! L’intrigue, d’une précision méticuleuse, privilégie le sens du mystère. Il est vrai que le décor d’ombre, de brouillard et de neige, dans cette Angleterre victorienne, est tout à fait approprié au ton du récit et le cadre de cette société, à l’ambiance délétère, correspond à l’atmosphère de l’histoire.
Cyril Bonin campe des personnages à l’allure imposante. Il en fait des colosses, leur donnant un petit côté mythologique et des proportions qui rejoignent celles en usage dans le Comics. Son trait, bien qu’un peu épais, est efficace et donne une vision réaliste de l’époque. Il restitue avec précision les objets du quotidien et son travail sur les drapés retient particulièrement l’attention.
Au nom du fils, avec Wintertime, le volet précédent, forment un diptyque à l’intrigue sophistiquée, qui reprend, entre autres, le thème très actuel du trafic et du pillage des œuvres d’art et archéologiques. Des beaux albums pour une belle série !
Serge Perraud nooSFere 04/12/2007
|