Parce qu’il a dû aller rechercher une brebis restée à l’écart du troupeau, Guilhem ne subira pas le sort de tous les villageois. Alors qu’il revient avec la bête, il entend un hurlement puissant, voit le ciel s’obscurcir, des moutons fuire la toison en flammes, et comme un énorme serpent surgir des nuages. Une épaisse fumée le couche sur le sol. C’est Bertrand, un chevalier, qui le sort de sa léthargie. Il est le seul survivant d’une armée partie combattre le dragon. Mais il poursuit sa quête. Il veut se rendre à Saint-Jacques pour y retrouver la trace du seul homme vivant ayant déjà tué un dragon.
La police religieuse impose sa dictature. Ceux qui s’opposent à la doctrine périssent sur le bûcher. Bertrand, appartenant à l’ordre de Saint-Georges, est considéré comme un démon …et pourchassé. Cependant, il aura le temps, avant de mourir en combattant, de transmettre l’objet de sa quête à Guilhem. Mais un jeune berger peut-il mener à bien ce qu’un Chevalier aguerri n’a pas réussi ?
C’est une saga de fantasy, d’héroïc-fantasy même, avec ses mythes sur la lutte du bien et du mal, sur la quête de justice dans un monde gouverné par le vice, sur l’apprentissage vers l’âge adulte d’un adolescent. Les auteurs décrivent un monde de peur et d’obscurantisme où la religion s’impose comme une force dictatoriale.
Ce tome 1 met en place le cadre et lance l’intrigue avec une première étape à réaliser : comment tuer le dragon, ce serpent qui détruit tout par le feu ? Bien que très classique dans le genre, le personnage de Guilhem est intéressant et son parcours attrayant.
La mise en image, le traitement graphique de Joseph Lacroix tend vers une simplification qui parfois frôle le dénuement. Des silhouettes synthétiques, des décors austères donnent à cette bande dessinée un côté « recherche esthétique, voire expérimentale ». Celle-ci, cependant, porte ses fruits et on adhère à cette façon de dessiner, d’autant que la mise en couleurs, signée par Laetitia Schwendimann, est faite de teintes fortes, brutes, sans chromatisme qui restituent le climat de violence de l’histoire.
Il en résulte un premier tome attrayant qui suscite l’envie de voir la suite…
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Serge Perraud
nooSFere
23/11/2007
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