D’abord quelques points de repères, tirés du premier livre, pour aborder « sereinement » l’intrigue du second ! Kitty a besoin de cash. Il est parti à la recherche du concepteur de son fidèle robot, popbot. Mais, Kitty a disparu. Depuis, le microcosme dans lequel il évoluait est en émoi.
Dans le second livre, l’effervescence continue et l’auteur ouvre de nouvelles pistes. Le Chat qui parle, le chanteur d’un groupe de punk a mis Sherlock Holmes sur l’affaire. Le Chat qui parle est devenu l’élu, celui qui porte le poids de l’univers sur ses épaules. Kitty est devenu le vizir de l’Élu sous le nom de Dothan. Un ingénieur a inventé les Nature Mortis. Mais de modèles en modèles, de perfectionnements en perfectionnements il donne naissance à une Mortis si évoluée qu’elle le tue et devient la Reine. Les Mortis s’organisent, deviennent intelligentes et luttent pour sortir de leur condition d’objet sexuel. Elles déclarent la guerre aux hommes... L’Élu doit trouver une solution pour éradiquer l’indestructible Reine, il en va de l’avenir de l’humanité…
Ashley Wood use, c’est le moins que l’on puisse dire, d’un mode narratif peu commun. On suit une intrigue débridée où l’introduction d’informations, de personnages, de séquences, semble en déphasage avec la trame. Cependant, peu à peu, émerge de ce qui semble un univers extravagant, une histoire peu banale. L’auteur élabore une fable, par certains côtés onirique, sur les rapports humains/robots, hommes/femmes, humains et animaux. Il fait traverser son récit par quelques personnages de fiction ou réels que Wood considère comme des repères, des balises de son histoire et peut-être de celle de l’humanité. Il poursuit, à travers des plans plus ou moins prolongés, l’évolution de la société, de la morale, la naissance des intégrismes.
Cela donne une BD iconoclaste, provocatrice parfois dans ses propos, mais qui offre une plage graphique hors du commun. Ashley Wood fait cohabiter des pages où les formes sont simplifiées à l’extrême, voire seulement suggérées, et des vignettes d’un grand classicisme et d’une grande beauté.
Popbot est un album surprenant. Mais on se laisse emporter par cette histoire épique, drôle même, soutenue par un graphisme très personnel.
Serge Perraud nooSFere 06/02/2008
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