Nigel est un jeune homme qui vit d’expédients à Londres. Il fréquente la pègre avec les risques que cela comporte. Les événements l’amènent à ne pas pouvoir assurer une livraison et le voilà poursuivi par une bande de voyous. Mais il est également traqué par les agents du M-10, une officine secrète, car il est soupçonné d’être un Djinn. Alors qu’il allait être capturé, une jeune femme intervient et l’entraîne dans une fuite éperdue, pour se retrouver face à Merlin… le vrai Merlin ! Celui-ci lui explique le rôle de John, le garçon qui s’est jeté sous le métro pour échapper à un danger inconnu. John avait passé sa vie à le rechercher car il est, Merlin en est persuadé, un « souhaiteur ». Et un seul de ses souhaits pourrait redonner au monde magique sa place dans le monde réel, …comme avant. Avant que Sir Georges Cross, l’ennemi de Merlin, persuade la Reine Victoria que ce sont les êtres magiques qui sont responsables de la mort de son grand amour. Cross a ainsi obtenu des pouvoirs illimités et fondé le M-10. Nigel a des visions, des hallucinations, fait des cauchemars. Il refuse d’accepter sa vraie nature. Merlin doit alors employer les grands moyens s’il veut que Nigel accepte de sauver le monde des contes et des légendes !
Féeriques garde le même niveau d’intérêt que l'épatant tome précédent. C’est la révélation d’un univers où les contours de la réalité se brouillent, où les représentations habituelles des personnages de légendes sont actualisées. Sébastien Latour mène avec vigueur un récit d’urban fantasy de grande qualité. Cependant, ce second tome est plus explicatif, comporte moins d’actions spectaculaires, de courses poursuites et de scènes débridées. Le scénariste livre nombre de réponses aux abondantes questions que soulevait la première partie de l’histoire. Mais, diaboliquement, il introduit de nouvelles données qui suscitent aussi des attentes d’explications.
De Vita apporte, avec son dessin au trait dynamique une tonicité qui relaie parfaitement la vitalité qui se dégage de l’histoire. Il signe un travail remarquable sur les personnages, sur les décors alliant à une grande modernité, le petit côté « moyenâgeux » qui s’attache au monde féerique. Il donne à Merlin une apparence physique très moderne. Toutefois, par rapport à l’album de la première version, le dessin perd en précision, en finition. La mise en couleurs, toujours par rapport à la référence, est plus fade, presque terne. Pourquoi cette évolution ?
Cependant, Féeriques confirme la qualité d’une série innovante qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Serge Perraud nooSFere 15/06/2008
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