Valentin Petibon est un ancien joueur reconverti dans l’illusionnisme. Mais ses pauvres spectacles ne font pas recette. Un soir, il est abordé par Lune, une jeune femme qui souhaite le recruter pour le compte d’une compagnie d’assurances. Sa mission consisterait à démasquer Ykos, un escroc international. Valentin le rencontre dans le sud de la France autour d’une table de casino. Ils fraternisent, mais ce n’est pas de tout repos que de rester à ses côtés car Ykos est victime d’attentats (explosions, fusillades…) pour le moins étranges. Ils fuient dans un jet privé. Valentin, drogué pendant le voyage, se réveille dans une somptueuse villa où il retrouve Lune et son patron, Nemo, propriétaire de la Compagnie d’assurances. La succession de péripéties, toutes plus effrénées les unes que les autres, continue.
Le troisième tome s’ouvre sur la mort, par balle, de Lune et sur Valentin aux prises avec des tueurs. Mais ceux-ci sont exécutés à leur tour par une puissance invisible qui se révèle être Nemo. Ce dernier emporte le cadavre de Lune et lui enjoint de le suivre.
Patrick Cothias confronte le lecteur à une série d’actions musclées, de coups de théâtre et de révélations. Dans le présent volume, c’est le personnage mystérieux de Nemo qui tient la vedette. Celui-ci dit être le modèle, de par sa personnalité et sa longévité, de nombre de héros mis en scène par des romanciers célèbres, au premier rang desquels on trouve : H.G. Wells, Alexandre Dumas, Jules Verne, Eugène Sue… Il explique à Valentin, pas plus effaré que cela, comment il peut prolonger sa vie. L’affaire se corse avec le retour d’Ykos qui, après avoir échappé à moult dangers, dévoile une constitution peu commune.
Patrick Cothias, qui a déjà signé des séries célèbres comme Les Eaux de Mortelune et Le Lièvre de Mars nous entraîne, avec ce premier cycle, dans un maelström d’actions. Il mélange « joyeusement » les genres, intégrant dans son histoire, des éléments de paranormal, de mythologies méditerranéennes, de physiologie à tous les ingrédients relatifs aux récits d’aventures échevelées. Il adjoint des manipulations de l’espace, du temps et une sombre menace de démons dirigeant le monde depuis le chaos des origines. Il faut accepter de se laisser entraîner dans ce qui paraît un fatras de situations exceptionnelles, de révélations extraordinaires qui donnent un sentiment d’extravagance. En effet, on est surpris par l’accumulation d’éléments disparates d’intrigue. Certes, la SF est un domaine qui permet de tout imaginer, c’est même sa raison d’être, mais… De plus, Valentin semble apathique et prend les événements avec le flegme d’un James Bond sous anxiolytiques. Comment expliquer, d’autre part, la patience dont fait preuve Nemo, vis-à-vis de Valentin, se conduisant presque comme un subordonné ? Mais la suite nous éclairera peut-être !
André Le Bras donne vie avec réalisme, mais avec un graphisme un peu figé pour les personnages, à ces aventures rocambolesques. Il fait un bon travail d’illustration sur les décors et sur l’environnement des héros.
Un premier cycle riche en péripéties de toutes natures. (sans doute trop riche !) Mais l’auteur ne nous promet-il pas encore de plus en plus de surprises quand Ykos dit à Valentin : « Vous oubliez que je connais votre destin. Si les dieux vous oublient, vous aurez un bel avenir, mon ami ! »
Serge Perraud nooSFere 18/02/2008
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