Bjorn est toujours à la poursuite de la relique volée par Ulf-le-blanc. Il arrive, avec sa cohorte, à Birka, ville florissante, point de passage entre le nord et l’est. Pour poursuivre son périple avec plus de facilité, il a besoin de bateaux. Il négocie l’achat de cinq langskips avec le Jarl de la cité. Lina et Ida voient, dans les navires qui vont et viennent sur les bras du fleuve, l’occasion d’échapper à l’emprise de Bjorn. Henrick et Harald, celui-ci transportant toujours le cadavre de son épouse, sont sur les traces des chariots de Bjorn. Mais, ils chevauchent toujours dans le Svartalaheim, la région où sévissent les non humains. Charles, malgré les suppliques du comte Théodric, impose son point de vue à son conseiller et à son fils et décide de déporter massivement des populations saxonnes. Près de Birka, la cascade d’Elivagar, reliée à la source sacrée, est gardée par un clan de cinq géants. Ceux-ci protègent la ville contre une partie des gains des marchands. Or des inconnus droguent la source, rendant les géants ivres de carnage. Ils s’attaquent à tout ce qui passe à leur portée, mettant en péril le commerce et la prospérité de Birka. Bjorn peut-il solutionner ce problème ?
Sylvain Runberg croise les fils d’une histoire dense, complexe où il met en scène des hommes, des demi-dieux et des dieux de la mythologie nordique. Il mêle le roi Charles, qui n’est pas encore l’Empereur d’Occident, la religion catholique qui s’installe et les peuples du nord qui luttent pour garder leur liberté, leur autonomie et leur identité. Parmi des références historiques, il insère tout ou partie de légendes, de croyances... Avec ces éléments, qui semblent hétéroclites, il construit une intrigue sophistiquée dont les tenants et les aboutissants devraient s’éclairer dans le prochain et dernier tome qui a pour titre : Ceux qui savent. (Dont nous ferons partie !)
La couverture, signée par Nicolas fructus, est d’une belle facture. Le graphisme des planches de Boris Talijanvic reste en deçà. Les dessins sont simplistes voire sommaires tant pour les personnages que les décors. Il en résulte une difficulté à identifier qui est qui, à quelle faction appartiennent les groupes de personnages. De plus, ceux-ci ont une attitude figée, rigide. Ce côté statique provient-il des costumes qui cachent les personnages et gomment leurs mouvements ? En effet, la mise en scène des Gardiens de la source, beaucoup plus dévêtus, est relativement dynamique.
L’intérêt du scénario réside principalement dans la liaison entre dieux et humains, dans la matérialisation et l’ingérence des uns dans l’univers des autres. Une histoire intéressante bien que malaisée à suivre à cause l’identification malcommode des protagonistes.
Serge Perraud nooSFere 16/11/2008
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